L’opposant gabonais Guy-Nzouba-Ndama était à la barre le lundi 17 octobre 2022. Au tribunal de Franceville, il comparaissait pour transport de marchandises prohibées et contrebande. Cette comparution fait suite à son interpellation du 17 septembre dernier où il avait été pincé à la frontière Gabon – Congo-Brazzaville avec des valises d’argent contenant la somme de 1 milliard 190 millions de FCFA. Un don du Président Congolais, disait-on au moment des faits. Depuis, l’origine de cette importante somme d’argent a bien changé.
Fourbe et ambiguë, Guy-Nzouba-Ndama joue avec le feu. Lors de son interpellation le 17 septembre dernier, l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise avançait plusieurs versions aux enquêteurs lors de garde à vue au sujet de la provenance de l’argent. Aux enquêteurs, il disait que cet argent provenait d’un don du Président congolais Denis Sassou Nguesso. Au tribunal , devant les magistrats il a déclaré que la somme de 1 milliard 190 millions de FCFA provenait de la vente d’un terrain de 9.756,07 mètres carrés qu’il possédait à Pointe-Noire, un revirement à 180 degrés.
Pour la société civile congolaise, les allégations de Guy-Nzouba-Ndama sur la provenance de l’argent sont totalement fausses.
« Ce sont des explications fumeuses, tardives et sans doute bricolées par les avocats de l’intéressé (Guy Nzouba-Ndama) (…) Au Congo, pas plus qu’ailleurs, quand on vend un immeuble en général et un terrain en particulier, compte tenu du montant, la transaction ne se fait jamais en liquide. Par ailleurs, cette transaction se fait toujours par acte notarié », a fait savoir Joe Washington Ebina, président de la Fondation Ebina et du Collectif des explosions du 4-Mars, 40 ans. Les propos de Joe Washington Ebina sont très pertinents, d’autant plus que devant le tribunal, l’accusé n’a présenté aucun acte notarié de la vente dudit bien.
Au Congo, personne ne croit à cette version de Guy-Nzouba-Ndama, sauf ses donateurs…
D’après un responsable du Cercle des droits de l’homme et du développement (CDHD), une des principales organisations de la société civile au Congo-Brazzaville, la vérité est « beaucoup plus simple et tout le monde l’a connait ». « Cet argent a été remis à M. Nzouba-Ndama en main propre à Oyo. Selon toute probabilité, cet argent, qui provient des caisses du Trésor public congolais, devait servir à financer les activités politiques de M. Nzouba-Ndama en vue de l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2023 au Gabon. Plusieurs sources nous l’ont clairement indiqué ».
Dans toute cette affaire, la plus grande victime est le peuple congolais qui croupit dans la misère la plus totale. Selon plusieurs acteurs de l’opposition et de la société civile congolaise, cet argent aurait pu servir à financer plusieurs infrastructures dans les secteurs éducatifs ,sanitaires et énergétiques.