Incarcéré à la prison centrale de Libreville durant quatre ans où il dit avoir vécu les pires années de son existence, Brice Laccruche Alihanga est passé par toutes les humiliations. Comme cette nuit où Ian Ngoulou, ancien directeur de cabinet de Noureddin Bongo Valentin, l’a fait extraire de sa cellule pour lui dire des atrocités. Dans l’interview qu’il a accordé à Jeune Afrique le 29 janvier dernier à Paris, Brice Laccruche Alihanga est longuement revenu sur les procédés de « la Young Team » qui a fait de sa vie un enfer à la prison centrale de Libreville.
Les pires années de sa vie !
Durant son séjour carcéral à sans famille, Brice Laccruche Alihanga recevait régulièrement la visite des membres de la « Young Team ». L’un des maillons forts de ce groupe, Ian Ngoulou n’a pas du tout été tendre avec l’ancien directeur de cabinet du président déchu. Il lui a fait vivre des tortures psychologiques inimaginables.
« Régulièrement, des membres de la Young Team venaient nous voir en prison pour nous narguer. J’ai à l’esprit un épisode précis : Ian Ngoulou, qui était directeur de cabinet de Noureddin Bongo Valentin, m’a fait extraire de ma cellule, en mai 2023, pour me dire qu’il était à l’origine de ma condamnation en correctionnelle, et qu’après les élections ils étaient convenus qu’ils me colleraient trente années de réclusion supplémentaires, car la justice, c’était eux. », a-t-il confié au magazine panafricain.
Pour Ian Ngoulou, Brice Laccruche Alihanga etait devenu « un cadavre en sursis »
La « Young Team » ne s’est pas seulement contenté de jeter Brice Laccruche Alihanga en prison sur la base des motifs fallacieux. Noureddin et sa bande l’ont également dépouillé de ses biens. « Pour l’anecdote, il m’a également indiqué ce jour-là qu’il habitait dans ma propre maison, que désormais c’était la sienne, et que je n’étais plus qu’un cadavre en sursis. Il semblait évident que lui, Noureddin et leur bande prenaient un malin plaisir à nous voir souffrir. », a-t-il conclu.
Ironie du sort, Ian Ngoulou, Noureddin Bongo, Saliou Mohammed Aliou et Abdoul Oceni se trouvent aujourd’hui derrière les barreaux à la maison d’arrêt du gros bouquet pour, détournements de fonds publics, malversations financières et trafic de stupéfiants. Leur jugement pourrait avoir lieu dans les prochains mois.