Malgré une baisse des recettes budgétaires établie à près de 597,3 milliards de FCFA en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, les autorités gabonaises, à travers la Loi des finances rectificative (LFR) de 2020, ont privilégié le secteur de la santé et de la prévoyance sociale, en engageant notamment des financements supplémentaires pour renforcer la protection des populations face au virus, et particulièrement pour les personnes les plus fragiles.
Le choix aurait pu surprendre certains si la politique d’Ali Bongo Ondimba n’avait pas été, dès le début, de privilégier le bien-être des Gabonais avant toute chose. La Loi des finances rectificatives de l’année 2020, pourtant marquée par une baisse de près de 597,3 milliards de FCFA en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, en est la preuve.
En dépit d’un contexte économique difficile, le président de la République a en effet instruit le gouvernement de revoir à la hausse les budgets dans le secteur de la santé, soit +35%. Au ministère de l’Économie et des Finances, l’on justifie ces financements supplémentaires par la nécessité de lutter efficacement contre l’épidémie du coronavirus au Gabon. Une lutte qui passe notamment par les personnels de santé pour lesquels le chef de l’État a initié une prime spéciale, la prime Covid.
L’argent injecté en plus dans le secteur de la santé, malgré la baisse des recettes budgétaires de l’État, vise également, selon le gouvernement, à intensifier la réforme du système de santé au Gabon. C’est en cela que justifie, par exemple, la création du laboratoire d’analyses médicales Pr Daniel Gahouma, une infrastructure inédite en Afrique centrale, capable de produire jusqu’à 10 000 tests de Covid-19 par jour. Il s’est également agi de financer le déploiement des centres de dépistages dans tout le pays, d’acheter des équipements de protections pour les personnels de santé, de financer l’achat des médicaments et d’appareils médicaux pour une prise en charge efficace des malades.
Le secteur de la prévoyance sociale a également bénéficié de financements supplémentaires dans le cadre de la LFR 2020, soit +4,9%. À côté de l’assurance maladie universelle garantie par la CNAMGS, il s’agissait de renforcer la protection des couches de la société les plus vulnérables, particulièrement impactées par la pandémie. Il a notamment fallu prendre en charge des mères célibataires, les personnes âgées, les veuves et les orphelins.
En clair : de plus de 116,8 milliards de FCFA dans la Loi de finances initiale (LFI), le secteur de la santé a bénéficié de plus de 158 milliards de FCFA dans la LFR. Pour le secteur de la prévoyance sociale, le budget est passé de 46,4 milliards de FCFA dans la LFI à 46,6 milliards de FCFA dans la LFR.