Après des années de silence, le législateur a enfin décidé de punir sévèrement toute diffusion, sur les réseaux sociaux notamment, de contenus personnels sans le consentement de leurs auteurs ou des personnes visées par cette diffusion. Les Screenshot, sextos et notes vocales volés et diffusés pour nuire circuleront donc moins… et c’est mieux ainsi !
Il aura fallu attendre quelques années pour que soit enfin décidé de mettre un frein à la nuisance sur les réseaux sociaux notamment. Alors que la diffusion et le partage des captures d’écran, des notes vocales et de vidéos intimes issues de conversations strictement privées étaient devenues légion, servant même de moyen de chantage pour certains, ces pratiques sont désormais condamnables par la loi. Surtout si la publication de ces documents s’est faite sans le consentement de la personne visée.
L’article 288 du nouveau Code pénal dispose en effet que « quiconque, au moyen d’un procédé quelconque, a volontairement porté atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ou en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l’image et tout support numérique d’une personne se trouvant dans un lieu privé, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et de 10.000.000 millions de francs d’amende au plus ».
Encore plus dissuasif, la Loi ajoute que « lorsque ces faits ont été portés à la connaissance du public par une personne partageant la vie privée de la victime, les peines sont portées au double», soit 10 ans de prison et 20 millions de francs CFA d’amende. En clair : un conjoint, un parent ou une amie proche ayant diffusé ces documents compromettants risque beaucoup plus que d’autres.
Après des années de silence sur le sujet, le législateur vient ainsi de répondre à la préoccupation de milliers d’internautes gabonais, victimes des mauvaises intentions de certains. Il s’agit, estiment certains, d’un début dans le processus de régulation des réseaux sociaux dans le pays. Ce qui lui ferait le plus grand bien, d’autant que l’objectif des autorités est de responsabiliser les internautes pour éviter les dérives enregistrées sous d’autres cieux.