Pour avoir déclaré que son plan de recrutement massif à la mairie de Libreville visait à garantir un électoral au président de la République sans d’ailleurs que celui-ci n’ait en exprimé le besoin, Léandre Nzué fait l’objet d’une plainte pour « clientélisme » initiée par un compatriote au tribunal de Libreville.
À l’image de Jaques Chirac alors maire de Paris (France), au Gabon, Léandre Nzué serait-il devenu le nouveau « roi du clientélisme électoral » ? Si certains répondent par l’affirmative, d’autres, outrés par les propos du patron de l’Hôtel de Ville de Libreville tenus il y a quelques semaines comptent bien en avoir le cœur net en portant cette question sur le terrain judiciaire. C’est en effet ce qu’a décidé de faire un compatriote du nom de Sylvestre Abessolo qui a récemment déposé plainte auprès du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville.
Selon le site Gabonmediatime.com, ce compatriote accuse de clientélisme l’édile de Libreville après ses aveux en juin dernier sur la campagne de recrutement en masse opérée à la mairie, en totale contradiction avec la loi, mais qui selon le maire servait à garantir un électorat à Ali Bongo Ondimba en 2023. Une demande qui, au demeurant, ne lui a jamais été formulée par le chef de l’État, à moins qu’il en donne la preuve.
Or, selon Sylvestre Abessolo, les propos du maire, dont beaucoup doutent désormais qu’il soit véritablement à sa place, peuvent clairement constituer une infraction prévue et punie de trois ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus par l’article 327 du Code pénal. Pour empêcher Léandre Nzué de trouver une quelconque échappatoire, l’auteur de la plainte a joint à celle-ci la vidéo dans laquelle l’élu prononce ces paroles jugées peu raisonnables pour un cadre politique, y compris au sein de la majorité et même du PDG, le parti auquel le maire appartient.
« Il était important pour moi, à travers cette initiative, de montrer à l’opinion que de tels propos venant d’un maire, de l’édile d’une commune sont inconcevables. Personnellement, que le procureur se saisisse de l’affaire ou se dessaisisse de l’affaire importe peu. Il était important pour moi de montrer aux citoyens gabonais que la loi est là et qu’on aisément y avoir recours. Qu’on peut utiliser son droit civique pour dénoncer une infraction au Code pénal », a déclaré le compatriote qui espère bien que son initiative prospère.