Conformément aux directives du président de la République, la lutte contre la corruption se poursuit au Gabon et la récente incarcération du maire de Libreville et celle du directeur général de la Marine marchande est la preuve qu’Ali Bongo Ondimba n’a pas fini de promouvoir la gestion sans faille de l’argent public, y compris pour ses proches.
Au Gabon, et davantage ces trois dernières années, personne n’est à l’abri de se retrouver devant la justice pour rendre compte de sa gestion de la chose publique. Élus, hauts cadres de l’administration publique, membres du gouvernement, tous sont tenus de montrer patte blanche au risque de se retrouver comme beaucoup détenus à la prison centrale de Libreville. Léandre Nzué et Martin Ndong Ntoutoume sont les exemples les plus récents de l’ambition du président de la République, Ali Bongo Ondimba, d’en finir avec la corruption, les malversations financières et de promouvoir la bonne gouvernance.
Si le DG de la Marine marchande a été écroué à la prison centrale de Libreville le 11 septembre, le maire de Libreville l’a été quatre jours plus tard. Les deux responsables sont soupçonnés de détournement des deniers publics. Le premier aurait soustrait environ 2 milliards de FCFA et le second plus d’un milliard de francs, selon avocat.
Pas de règlement de compte
Alors que certains, sur les réseaux sociaux, tentent de voir ces deux affaires sous le prisme du « règlement de comptes », comme presque toujours dans ce genre de dossiers, au palais de justice de Libreville, on assure qu’il n’en est rien. Non seulement les deux affaires n’ont aucun lien, mais ni l’une et ni l’autre des deux personnalités mises en cause n’est parvenu à démontrer le contraire des accusations portées à son encontre.
Pour preuve : sur les 6 personnes interpellées dans le cadre des soupçons de malversations financières et de corruption impliquant des responsables de l’Hôtel de Ville de Libreville, 3 ont été purement et simplement relâchées pour défaut de preuve. « Il s’agit bien là d’un fonctionnement objectif de la justice de notre pays », commente un observateur.
Aucune garantie à être un proche du Président
Depuis le lancement des différentes opérations anticorruption au Gabon, sous l’ère d’Ali Bongo Ondimba, être l’« ami », le parent ou même l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État n’est pas une garantie. En cas de soupçons et de faits avérés, la justice peut s’abattre sur tout le monde, y compris les dépositaires de l’autorité de l’État.
« La lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gestion des deniers publics sont au nombre des priorités du président Ali Bongo Ondimba. Ainsi, être un de ses fidèles ne fait plus des gens des justiciables d’exception. Tout le monde est logé à la même enseigne. Seule l’amélioration des conditions de vie des populations peut permettre à un proche du chef de l’État de bénéficier attention particulière de sa part », réagit un cadre du PDG.