Moins d’une semaine après le placement sous mandat de dépôt de leur client, les avocats du maire sortant de Libreville tentent déjà d’orienter l’opinion sur une prétendue violation des procédures judiciaires en lien avec l’ensemble des chefs d’accusations qui pèsent sur l’édile.
Comme certains l’avaient annoncé, impuissante face à la panoplie d’accusations pesant sur Léandre Nzué, la défense va tenter de jouer la carte de l’émotion en exhibant notamment le fallacieux argument de prétendues violations au Code de procédure pénale. Dans un communiqué rendu public jeudi 17 septembre relayé notamment par le site Gabonreview, Me Martial Dibangoyi-Loundou et Me Hyacinthe Angoue-Ntoutoume demandent la « libération immédiate » du maire sortant de Libreville.
Les deux avocats tentent de justifier leur requête par le fait que leur client « a été placé sous mandat de dépôt le 15 septembre 2020 sans que ses avocats n’aient pu placer un mot, conformément à la loi ». Ils estiment en effet que « les droits de la défense ont été grossièrement violés au mépris des droits élémentaires de toute personne gardée à vue, notamment, le droit à l’assistance d’un avocat ».
Pourtant, deux jours plus tôt, soit le jour du départ de leur client pour la prison centrale, leur collègue Me Jean Paul Moumbembe avait expliqué qu’au moment de l’instruction devant le juge, les avocats n’avaient pas droit à la parole, que ceux-ci se contentaient d’écouter. Problème de compréhension des textes de loi, mauvaise fois ou absence de concertation entre les différents avocats de l’ex-maire de Libreville ? La sortie de Me Martial Dibangoyi-Loundou et Me Hyacinthe Angoue-Ntoutoume fait désordre et cache mal la difficulté qu’ils auront à éviter que la justice s’abatte lourdement sur leur client soupçonné de 8 chefs d’accusation, à savoir : association de malfaiteurs ; détournement de deniers publics ; blanchiment de capitaux ; extorsion de fonds ; concussion ; corruption passive ; chantage ; faux, usage de faux et complicité de faux tour à tour.