Prompts à réagir suite à la moindre initiative de l’État qui n’arrange pas leurs affaires, le Conseil gabonais du patronat (CGP) et la Confédération patronale gabonaise (CPG) se sont curieusement murés dans le silence depuis la découverte par la taskforce de plusieurs milliards de francs CFA de fausse dette.
Où sont donc passés la Confédération patronale gabonaise (CPG) et le Conseil gabonais du patronat (CGP) ? Ces derniers jours alors que l’actualité liée à la découverte de 241 milliards de francs CFA de dette intérieure jugée douteuse aurait dû les contraindre à s’exprimer, les deux structures sont restées muettes au point de susciter quelques interrogations au sein de l’opinion. Pourquoi ni l’une ni l’autre ne s’est-elle résolue à défendre ses membres ?
Pourtant, des raisons de s’exprimer pour Francis Jean-Jacques Evouna et Alain Ba Oumar, il en existe plusieurs. D’autant plus que les travaux de la taskforce sur la dette intérieure mis en place en juin dernier à l’initiative du président de la République ont révélé d’innombrables irrégularités dans les réclamations faites par plusieurs entreprises dont certaines sont membres soit de la CPG, soit du CGP. D’aucuns auraient par exemple souhaité que ces deux responsables expriment leur soutien à l’État qui entreprend, par l’entremise de cette plateforme, un travail d’assainissement de la dette, luttant ainsi contre toutes sortes de fraudes. Rien n’y a fait. Ni la CPG ni le CGP ne souhaitent reconnaître ces efforts.
Les deux organisations auraient-elles honte d’assumer les tentatives d’escroquerie de certains des leurs ? Pourtant, les deux responsables sont reconnus pour être très virulents dès lors qu’il s’agit de défendre leurs intérêts. L’on se souvient d’ailleurs qu’en mai dernier, Francis Jean-Jacques Evouna avait invité le gouvernement à opter « pour le règlement total de la dette intérieure ». Avait-il procédé au préalable à une étude des dossiers de ses adhérents réclamant de l’argent à l’État ? L’on n’est pas si sûr.
De son côté, il y a trois ans, la CPG avait entamé des négociations avec une banque internationale de premier rang pour un paiement comptant de l’ensemble des créances dues à ses membres sous réserve de l’accord signé avec l’État gabonais. Alain Ba Oumar avait-il examiné les dossiers avant de lancer cette procédure ? On reste dubitatif.
Or, l’annulation de 241 milliards de dette jugée fictive, soit environ 70% de la dette intérieure auditée, devrait interpeller les responsables des organisations patronales. Ceux-ci devraient faire preuve de plus de rigueur et de vigilance. Leur silence est perçu pour beaucoup comme un aveu au manquement de leurs obligations vis-à-vis de l’État.