Évaluée désormais à 370 milliards sur les 559 milliards de FCFA audités jusque-là, l’importance de la dette publique fictive pourrait bientôt amener les autorités à lancer des poursuites judiciaires contre les chefs d’entreprise véreux.
S’achemine-t-on au Gabon vers une nouvelle opération anti-corruption ? Selon des indiscrétions, il s’agit d’une des éventualités mises sur la table dans le cadre de la taskforce présidentielle sur la dette intérieure dont plusieurs centaines de milliards de francs ce sont révélés faux. À l’occasion de sa dernière conférence de presse, le 23 octobre 2020, le Conseiller spécial du président de la République et porte-parole de la présidence a précisé qu’il s’agissait désormais de 370 milliards de FCFA de fausse dette publique sur les 559 milliards audités jusque-là par la taskforce mise en place à l’initiative du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.
Et lors de cette même conférence de presse, Jessye Ella Ekoghan’avait pas fait mystère des intentions des autorités gabonaises qui ont décidé ces dernières années d’intensifier la lutte contre les crimes financiers. D’où les opérations Mamba et Scorpion qui ont coûté la liberté à plusieurs anciens hauts cadres de l’administration publique. « Constater que 2/3 des créances réclamées à l’État gabonais par des entreprises locales ne se basent sur aucun résultat palpable sur le terrain, c’est criminel », s’exclame un observateur qui exige des sanctions.
Pour le porte-parole de la présidence de la République, cette découverte est d’autant plus inquiétante qu’elle révèle l’irresponsabilité et l’absence de patriotisme de plusieurs compatriotes et chefs d’entreprises. Or, a-t-il estimé qu’en «cettepériode particulière, chaque denier public doit faire l’objet d’une attention particulière».
Jessye Ella Ekogha soupçonne d’ailleurs « que l’on soit en présence d’un système, au sens organisationnel du terme, de détournement de fonds publics ». Pour lui, si cela venait à être prouvé, « la justice serait appelée à se prononcer ». D’autant plus que « le président Ali Bongo Ondimba a déclaré une guerre sans merci à certaines pratiques : la corruption, le détournement de fonds publics, l’enrichissement illicite et tout ce qui s’y rapporte », a-t-il rappelé.