En permettant à un patron d’entreprise locale d’obtenir un dédommagement de plus de 8 milliards de francs CFA au lieu des 800 millions initialement prévus, le Conseil d’État s’est, semble-t-il, mis en position de complice dans l’affaire liée aux fausses créances découvertes par la task force sur la dette intérieure de l’État gabonais.
L’affaire liée aux fausses créances découvertes par la task force sur la dette intérieure de l’État gabonais vis-à-vis de certaines entreprises locales continue livrer des révélations les unes plus choquantes que les autres. Mise en place en juin 2020 à l’initiative du président de la République, la structure a découvert l’existence de ce qui apparaît pour certains comme un réseau ayant des soutiens jusque dans la sphère judiciaire. Et le Conseil d’Etat vient de voir éclabousser.
En effet, dans un entretien paru au journal L’Union ce vendredi 13 novembre 2020, Jessy Ella Ekogha rapporte qu’une entreprise locale a bénéficié d’un soutien pour le moins curieux de la part de cette juridiction en lui accordant beaucoup d’argent… beaucoup trop !
« Une entreprise qui sollicitait un paiement de 800 millions au titre d’une supposée créance fait un recours devant le Conseil d’État et finit par obtenir un dédommagement de plus de 8 milliards de Francs CFA, c’est-à-dire dix fois le montant initialement revendiqué », raconte le porte-parole de la présidence de la République, tout en précisant que ce cas est loin d’être le seul rencontré par la task force. « Des exemples aussi aberrants et révoltants que celui-ci, vous en avez à foison », regrette-t-il.
Pour y mettre fin, les autorités envisagent de frapper fort, non seulement en lançant des poursuites judiciaires aussi bien contre les fonctionnaires et les patrons d’entreprises impliqués, mais aussi et surtout en verrouillant toute possibilité de voler à nouveau l’État. Pour ce faire, annonce le jeune collaborateur du Président, « le dispositif institutionnel va être musclé, les procédures durcies et les contrôles renforcés ».
De plus, les autorités annoncent la réhabilitation de la Direction générale des marchés publics (DGMP) au fonctionnement amélioré, le renforcement de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et la création de l’Agence nationale de vérification et d’audit dont le projet de loi est actuellement en examen au Parlement.