Accusé de diverses fautes ces dernières semaines dans la presse nationale, l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance a fait le choix de la démission. Un geste qui en dit long sur ce fidèle d’Ali Bongo Ondimba qui prouve ainsi sa volonté de moraliser la vie publique gabonaise.
C’est rare un ministre gabonais qui démissionne. En le faisant mardi dernier, Jean-Marie Ogandaga a montré qu’il est de la trempe de ses prédécesseurs parmi lesquels l’ancien ministre de l’Éducation nationale Léon Nzouba qui, en septembre 2014 avait choisi de quitter le gouvernement pour avoir fait une fausse promesse aux élèves réclamant leur baccalauréat en dépit des faibles notes obtenues lors de cet examen.
Pour Jean-Marie Ogandaga, évidemment, c’est une autre « affaire » qui le pousse à rendre son tablier. Il n’empêche, l’acte de l’ex-membre du gouvernement n’en fait pas moins l’unanimité dans l’opinion. « C’est ce que toute personnalité publique accusée de choses aussi graves que lui l’a été devrait faire. Mais sous les tropiques, c’est très difficile de voir de tels comportements que j’assimile, moi, à du courage et à de l’humilité », commente un acteur politique de l’opposition.
Dans l’opinion, l’acte posé par l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance est également perçu comme la volonté de ce dernier de donner une preuve de la volonté des autorités gabonaises à moraliser davantage la vie publique et à mettre en œuvre une meilleure gestion des ressources. « Après plusieurs scandales supposés sur sa personne, il a choisi de sortir par la grande porte en laissant toute la latitude à la justice de faire son travail. C’est là l’attitude d’un homme d’État. Pas étonnant que le Président lui a accordé sa confiance depuis si longtemps », estime un de ses anciens collaborateurs.
Pour beaucoup, l’initiative de Jean-Marie Ogandaga est donc à prendre comme un exemple. D’autant qu’avant lui, plusieurs ministres et hauts cadres de l’administration publique ont été cités dans des affaires plus graves que de supposés abattements fiscaux aux entreprises, mais ont tenu à rester en poste, souvent sans scrupules.