En décidant de rejoindre le Parti démocratique gabonais (PDG) par le biais du mécanisme de fusion-absorption proposé par Ali Bongo Ondimba, le premier secrétaire de Démocratie nouvelle (DN), ancien soutien de Jean Ping lors de l’élection présidentielle de 2016, fait une nouvelle fois la preuve de ce qu’il est un homme d’État, attaché à l’affermissement de la démocratie dans son pays. Au-delà de la supposée trahison dont il est accusé, René Ndemezo’o Obiang a fait preuve de sacrifice pour l’intérêt commun.
Du réalisme
René Ndemezo’o Obiang est l’un des acteurs politiques gabonais qui se sont révélé ces dernières décenniescomme de véritables leaders, capables de donner l’exemple pour bénéficier de plus de confiance de la part de ses militants. Il ne s’est jamais contenté de donner des ordres ou d’indiquer une direction à suivre sans se mettre lui-même à la tête et d’aller au front si nécessaire. Ce trait de caractère, le natif de Bitam, dans la province du Woleu-Ntem, l’a montré tout au long de sa carrière politique aux côtés d’Omar Bongo Ondimba dont il était un des stratèges.
Ce samedi 3 avril, celui qui avait rejoint les rangs de l’opposition 6 ans plus tôt avant de décider de créer son propre parti politique et de soutenir la candidature de Jean Ping lors de la présidentielle de 2016, a annoncé avoir accepté la proposition d’Ali Bongo Ondimba d’une fusion-absorption entre le Parti démocratique gabonais (PDG) et son parti, Démocratie nouvelle (DN). Depuis, l’ex-opposant fait l’objet d’attaques diverses de la part d’une opposition dite « radicale » à laquelle il avait d’ailleurs cessé d’appartenir en prenant part au dialogue d’Angondjé en 2017.
En effet, bien que convaincu de ce que les choses doivent changer dans le pays, René Ndemezo’oObiang n’est pas moins réfractaire à ce que le changement se fasse avec les autorités en place. « C’est Ali Bongo Ondimba et personne d’autre qui est au pouvoir, n’en déplaise à ceux qui prétendent avoir été élus. C’est donc avec le pouvoir que l’on doit discuter si l’on est véritablement les démocrates que l’on prétend être », a-t-il déjà coutume de dire lors de ses prises de parole dès 2017.
Pour beaucoup, le positionnement du leader de Démocratie nouvelle est tout sauf de la trahison, mais plutôt du réalisme. Une fois de plus, il a fait la preuve de ce qu’il est véritablement un homme d’État, attaché à l’affermissement de la démocratie dans son pays.
Une stratégie payante
Derrière l’idée du chef de l’État de fusionner avec DN, l’objectif est simple : fédérer pour le compte du Gabon et pour le seul profit des Gabonais les différents acteurs et formations politiques du pays, capables d’œuvrer ensemble pour le bien commun :l’affermissement de la démocratie.
Or, dans sa vision, « Démocratie nouvelle est favorable au regroupement des partis politiques dans de grands ensembles selon les affinités et les points d’accord politiques pour affermir notre démocratie », a rappelé René Ndemezo’o Obiang samedi dernier. Ainsi, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a donc pas hésité longtemps à juger bienvenue et à adhérer à la proposition du chef de l’État.
« Pour un parti qui dans son appellation intègre l’idée de démocratie, refuser cet appel aurait été malvu, d’autant que ce refus aurait suscité des doutes quant à l’ambition même dudit parti. Avoir accepté la nouvelle main tendue du président place une nouvelle fois M. Ndemezo’o Obiang devant tous ses anciens compagnons de l’opposition qui prétendent servir la démocratie. C’est, en tout cas, une stratégie payante que l’homme fort de Bitam a choisie », analyse un observateur.