Tous deux membres de la coalition Haute ambition pour la nature et les personnes, l’État gabonais et l’État du Costa Rica ont appelé ce lundi 17 mai 2021 dans une déclaration commune à l’élaboration d’un nouvel accord mondial pour prévenir et combattre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Une menace pour la santé humaine
Séparés par 10 000 kilomètres, le Gabon et le Costa Rica ne partagent pas moins les mêmes valeurs en termes de protection de la nature. Les deux États font d’ailleurs partie de la coalition Haute ambition pour la nature et les personnes qui compte une soixantaine de pays et dont la mission est de militer en faveur de la protection de 30 % des terres et de 30 % des océans de laplanète d’ici à 2030. Dans cette optique, les leaders des deux États ont rendu publique ce lundi 17 mai une communication commune présentée comme un appel à l’élaboration d’un nouvel accord mondial pour prévenir et combattre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Ali Bongo Ondimba, considéré par beaucoup comme un champion de la protection de l’environnement depuis son accession au pouvoir au Gabon, a déclaré que « les crimes contre les espèces sauvages constituent une menace pour la santé humaine et animale, entraînent l’extinction de nombreuses espèces, dégradent des écosystèmes entiers et leur capacité à séquestrer le carbone, privent les gouvernements de revenus, exacerbent la corruption, l’insécurité et la pauvreté ».
Le président de la République indique en effet que « si l’on considère l’impact de ces crimes sur les écosystèmes, la Banque mondiale estime leur valeur à 1 à 2 billions de dollars par an ».
Réforme du droit pénal international
Selon leur déclaration commune, le Costa Rica et le Gabon demandent que la prévention et la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages soient intégrées dans le cadre du droit pénal international à travers l’élaboration d’un nouvel accord mondial, à savoir un nouvel accord sur la criminalité liée aux espèces sauvages, prenant la forme d’un quatrième protocole à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC) contre le trafic illicite de la faune et de la flore sauvages. Ces trois protocoles, précisent les deux chefs d’État, portent sur la traite des personnes, le trafic illicite de migrants et la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu.
Pour Carlos Alvarado Quesada et Ali Bongo Ondimba, « il est temps de traiter les crimes contre la faune sauvage comme les crimes graves et hautement destructeurs qu’ils constituent ». Les deux leaders appellent à « agir avec audace et rapidité » pour s’assurer de transmettre une planète saine et prospère aux générations futures.