Considéré comme l’un des leaders dans le monde en matière de lutte contre les changements climatiques, le Gabon a décidé d’aller encore plus loin en monétisant sa séquestration de carbone.
Le Gabon va placer près de 3000 milliards de FCFA sur le marché. C’est donc des tonnes de CO2, estimées à 2823 milliards de FCFA que le pays va mettre en vente. Comptant parmi les plus grands séquestrants nets de carbone au monde, le Gabon ne veut plus se contenter d’être un simple bon élève. Le pays d’Ali Bongo Ondimba va ainsi faire payer aux supers puissances ses nombreux efforts dans la préservation de ses forêts.
《 C’est la nécessité d’investir durablement dans ces forêts afin que les forêts créent des emplois et des moyens de subsistance pour le peuple gabonais. La possibilité d’utiliser cette absorption nette comme une matrice très simple de vos contributions à la lutte contre le changement climatique pourrait potentiellement financer des pays comme la République démocratique du Congo pour changer leur voie [vers le changement climatique] 》 a déclaré le Pr Lee White dans une interview accordée à la chaîne Aljazeera.
《 Au Gabon, nous ne pouvons pas simplement arrêter d’utiliser la forêt, mais je ne pense pas que nous en ayons besoin. Nous pouvons continuer à faire de la foresterie, à créer des emplois et à maintenir ce stock de carbone aussi élevé qu’il est, mais cela coûte de l’argent et des investissements. Il y a donc des coûts à cela et si le carbone peut compléter ce que nous faisons déjà, cela pourrait potentiellement faire une grande différence 》a souligné le Ministre des eaux et forêts, le Pr Lee White en prélude de la COP26. Pour le Pr LeeWhite, il est temps que les plus grands pollueurs du monde paient la facture.
Un crédit carbone est une unité correspondant à l’émission d’une tonne de CO2. Ce nouveau système de crédit a été développé par le protocole de Kyoto et a pour rôle d’orienter les entreprises vers la lutte contre le réchauffement climatique. Chaque entreprise se voit attribuer un certain nombre de crédits carbone, qui lui sont propres et qui correspondent à ce qu’elle peut émettre en termes de CO2. Si l’entreprise, ayant réduit ses émissions, possède un excédent de crédits, elle peut les mettre en vente sur le marché du carbone. 1 tonne de carbone non émis équivaut à 1 crédit carbone.
Le Gabon pourra bientôt se frotter les mains en monétisant sa séquestration de carbone, pourvu que les firmes internationales jouent bien le jeu.