Le 7 avril 2022, l’Assemblée générale de l’ONU a suspendu la Russie de son siège au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en raison des accusations de crimes de guerre et d’exactions contre les civils dans les zones ukrainiennes qu’elle a occupées, comme à Boutcha. Lors du vote, le Gabon fait partie des 9 pays africains qui ont voté contre la suspension du pays de Vladimir Poutine. Ce choix du représentant du Gabon à l’ONU n’est pas anodin.
Depuis le lancement des opérations militaires de la Russie en Ukraine, la communauté internationale ne cesse de se réunir au siège de l’ONU afin de trouver des solutions et mettre en œuvre des pressions pour faire plier la Russie. Après le vote de la résolution condamnant les frappes russes en Ukraine où le Gabon s’est abstenu, l’organisation des nations unies a organisé un vote portant sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme. Le Gabon s’est exprimé en votant contre.
Un choix fort du Gabon qui a tout son sens !
Pour un haut diplômate gabonais à l’ONU, le choix du Gabon se voter contre traduit une forme de prudence.
« On peut le regretter, mais force est de constater que la démarche visant la suspension de la Russie du CDH est préjudiciable à la crédibilité de cette institution et de l’AG de l’ONU ainsi que du système multilatéral qui est fondé sur l’inclusion et non l’exclusion. Le CDH qui est l’instrument international chargé de statuer sur les droits de l’homme n’a même pas encore été saisi sur les allégations à la base de la démarche des Etats-Unis. Ensuite, il ne faut pas oublier que la CDH a pour fondement le rejet de toute politisation, double standards et instrumentalisation. Le Gabon est attaché au respect des principes du droit international et les a clairement réaffirmés depuis le début de la crise en Ukraine. Nous prônons le dialogue et la négociation diplomatique plutôt que linvective et l’exclusion. L’appel récent du SG de l’ONU pour l’ouverture d’une enquête sur les atrocités commises n’a même pas encore été mis en œuvre. » , a t-il expliqué.
Sur les 193 pays membres de l’Assemblée générale, 93 ont voté pour, 24 ont voté contre cette suspension. S’agissant des pays africains, 10 pays ont voté pour , notamment le Tchad, la Côte d’Ivoire, la RDC, le Libéria, la Libye, le Malawi, Maurice, Sao-Tomé et Principe, les Seychelles, et la Sierra Leone.
24 pays africains se sont abstenus : Angola, Botswana, Cap-Vert, Cameroun, Égypte, Eswatini, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Lesotho, Madagascar, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan du Sud, Soudan, Togo, Tunisie, Ouganda, Tanzanie.
9 pays africains ont voté contre : Algérie, Burundi, RCA, Congo, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Mali, et Zimbabwe.