Ce lundi 29 août 2022, le Président de la République Gabonaise, Ali Bongo Ondimba a procédé à l’ouverture de la troisième édition de la Semaine africaine du climat à Libreville. Lors de son allocution, le Chef de l’État est revenu sur les enjeux de cette importante messe du climat qui intervient à quelques semaines de la COP27 qui doit se tenir en novembre prochain en Égypte. Nous vous livrons ci-dessous, l’intégralité de son discours.
« Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir de lancer officiellement l’ouverture « de l’édition 2022 de la Semaine africaine du climat ». Au cours des cinq prochains jours, Libreville sera la capitale africaine et le hub diplomatique du climat, par la présence de plus de 1000 représentants de gouvernements, d’organisations internationales, du secteur privé et d’ONG de plus de 60 pays.
Je voudrais adresser mes sincères remerciements à l’ONU Climat, nos partenaires onusiens et régionaux, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de cet évènement.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, les problématiques environnementales ont toujours été au cœur de mes réflexions, et j’ai décidé de les matérialiser dès 2009. En effet, dès mon accession à la magistrature suprême, le Gabon, par ma voix, a toujours pris une part active aux négociations sur le climat, et cela dès la COP15 à Copenhague.
Le dernier conclave de cette rencontre avait réuni une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement pour rédiger un accord destiné à sauver la planète du changement climatique. Malheureusement, la rencontre de Copenhague, dont les décisions étaient tant attendues, ne fut pas le moment décisif que les peuples du monde espéraient.
Au contraire, les intérêts souverains de chaque pays ont prévalu sur l’intérêt général. Ainsi, j’ai décidé que mon pays adopterait des mesures concrètes et immédiates pour
lutter efficacement contre les changements climatiques. Aujourd’hui, près d’une décennie plus tard, nous pouvons et devons être fiers des résultats obtenus. En effet, plusieurs réformes ont permis de jeter les bases d’une économie à faible émission de carbone. D’ambitieuses mesures ont été mises en place pour réduire drastiquement l’impact environnemental des secteurs forestier, agricole, énergétique et pétrolier.
En outre, nos efforts sur la question de conservation ont résolument contribué à élaborer des solutions basées sur la nature afin de répondre de manière efficace à ce fléau qu’est le changement climatique. Depuis Copenhague, le Gabon a absorbé de l’atmosphère plus d’un milliard de tonnes nettes de dioxyde de carbone. Aussi sommes-nous désormais considérés comme le pays le plus positif en matière de carbone au monde. Concrètement, le Gabon a déjà atteint l’objectif de neutralité carbone fixé par l’Accord de Paris; toutefois un appui renforcé de nos partenaires permettra à mon pays de faire encore mieux en absorbant plus de 100 millions de tonnes nettes de dioxyde de carbone chaque année.
Mesdames et Messieurs,
Les forêts du bassin du Congo sont le cœur et les poumons du continent africain. Nos forêts envoient des précipitations par des rivières atmosphériques au Sahel et en Éthiopie, remplissant ainsi le Nil Bleu et les fleuves Niger et irriguant l’Égypte. Notre continent est doté de tous les atouts nécessaires pour une prospérité durable : des ressources naturelles abondantes, des terres arables, une biodiversité impressionnante et la population active la plus jeune et la plus nombreuse au monde.
Mais pour réaliser ce potentiel, l’Afrique et le reste du monde doivent faire face au changement climatique. Le GIEC décrit l’Afrique comme le continent le plus vulnérable et les impacts sont déjà palpables. Les sécheresses provoquent une famine extrême et déplacent des millions de personnes à travers le continent. Aujourd’hui, 22 millions de personnes dans la région de la Corne de l’Afrique sont confrontées à la famine à cause de la sécheresse et de la famine induites par le climat.
Les pays du sud du continent sont régulièrement frappés par des cyclones meurtriers. La montée du niveau de la mer menace des mégalopoles telles que Dakar, Lagos, Le Cap ou Libreville.
Mesdames et Messieurs,
Le moment est venu pour les Africains de prendre leur destin en main. Dans moins de trois mois, la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, COP 27, aura lieu à Sharm El Sheikh, en Egypte et bien sûr, le Gabon fera sa part.
La COP 27 est la COP de l’Afrique et façonnera de manière significative notre avenir. En tant que l’un des derniers événements climatiques majeurs avant la COP 27, la Semaine Africaine du Climat peut nous rassembler pour marcher sur la route de la COP 27 avec un objectif commun et la détermination de lutter pour un meilleur avenir.
Je vous exhorte à saisir cette occasion pour travailler sur des solutions innovantes, concrètes et durables et donner aux nations africaines les moyens de lutter avec succès contre le changement climatique.
Dans cet esprit, je déclare ouverte la Troisième Edition de la Semaine Africaine du Climat.
Que l’Afrique, berceau de l’humanité, soit celle qui la sauvera. Je vous remercie. »