En décidant d’entériner, lors du dernier Conseil des ministres, plusieurs lois portant suppression d’une dizaine de structures publiques, l’État gabonais réaffirme sa volonté de réduire les dépenses, tout en corrigeant de nombreuses redondances observées dans l’existence et le fonctionnement même de ces structures avec d’autres. Le pays devrait réaliser près de 3,5 milliards de FCFA chaque année.
Quelques jours après la publication de la décision de la Cour constitutionnelle qui rejetait la suppression, en février 2019, de plusieurs structures publiques, les autorités gabonaises ont rectifié le tir. Lors du Conseil des ministres du vendredi 12 juin, plusieurs lois portant suppression d’une dizaine de services publics ont été adoptées. Une façon pour Ali Bongo Ondimba de réaffirmer sa volonté de rationaliser les dépenses de l’État face à la conjoncture économique accentuée par la crise sanitaire due au coronavirus.
Faire des économies de près de 3,5 milliards de FCFA
En décidant de supprimer certaines structures publiques, un an plus tôt, les autorités avaient déjà exprimé la volonté de traduire en acte les recommandations de l’étude portant sur la rationalisation des services publics personnalisés de l’État conduite en 2017. Une étude qui avait été menée par un comité interministériel dédié, et dont les conclusions avaient été reprises dans la Task force sur les finances publiques de juin 2018.
Dans une interview au quotidien L’Union, en janvier 2019, Jean-Marie Ogandaga, déjà ministre de l’Économie, avait informé que le coût budgétaire annuel global des différentes agences supprimées s’évaluait à près de 3,5 milliards de francs CFA. Leur suppression représente donc de sacrées économies que réalisera l’État.
Des incohérences et des doublons
En plus de la rationalisation des dépenses, la mise en œuvre d’une meilleure évaluation et du suivi des dépenses publiques, ainsi que la réduction du train de vie de l’État, la suppression de ces services vise à gommer les incohérences et les doublons observés ces dernières années dans l’existence même de ces structures.
La décision du Conseil des ministres tient en effet compte d’un ensemble de critères précis, tels que : la nature juridique (pertinence entre les missions assignées à l’opérateur et son statut juridique) ; la cohérence externe (niveau de chevauchement des missions entre l’agence et les autres opérateurs, entre cette agence et les services centraux) ; la viabilité financière et l’efficacité (l’atteinte des objectifs assignés à l’opérateur).
Les services publics concernés par les différentes de loi de suppression sont : l’Apanc, l’Anageise, Gabontour, le CNA, le FFN, le FNDS, le BCPSGE, le CNOGEMCNI, le FNAS et le FGL.