De 100 milliards en septembre dernier, ce sont environ 41 milliards de FCFA qui ont été découverts ces derniers jours comme faisant partie de la fausse dette intérieure. Plusieurs entreprises locales ont en effet réclamé des sommes injustifiées à l’État gabonais sous prétexte de prétendu travail accompli à sa demande.
Rendue publique en septembre dernier, l’annulation d’une partie de la dette intérieure avait suscité des interrogations auprès des populations qui s’étonnaient alors de l’audace de certaines entreprises locales qui prétextaient avoir livré des chantiers pour le compte de l’État. À l’époque, il s’agissait (seulement ?) de 100 milliards de francs CFA que la taskforce mise en place à l’initiative du président de la République avait décidé d’annuler de commun accord avec ces PME, jugeant cette dette injustifiée.
Moins d’un mois pourtant, le constat est pire. Ce sont environ 241 milliards de FCFA de réclamation, soit plus du double, qui ont été annulés. Là encore, informe la taskforce, il s’agit d’un ensemble de dettes non justifiées que les créanciers ont été contraints de reconnaître comme étant de la « fausse dette ». Cette nouvelle somme représente donc 70 % de la dette auditée évaluée à 370 milliards de FCFA au total.
Le fruit d’un travail de fond
Pour parvenir à cette nouvelle annulation de dette douteuse, la taskforce a dû mener un travail minutieux, quitte à mettre en doute certains travaux effectués avant elle. En effet, contrairement au cabinet PriceWaterHouse qui n’a réalisé qu’un inventaire sur pièces des dettes de l’État, la taskforce est allée plus loin. Elle notamment procédé à des vérifications sur le terrain. Mieux, la plateforme s’est intéressée au caractère légal de ces entreprises, en se basant particulièrement sur le paiement de leurs impôts et charges sociales. Au terme de ce travail de vérification, plusieurs irrégularités ont été décelées : la passation de marchés non conforme (+de 90% des marchés étaient passés en gré à gré – l’État a été engagé par des personnes qui n’ont pas autorité à le faire) ; des surfacturations évidentes ; des travaux non effectués, et des fraudes fiscale (impôts) et sociale (CNSS-CNAMGS).