Ce 27 juin 2022, c’est à travers un communiqué que le Fonds monétaire international (FMI) a fait l’annonce de la mise à disposition de la somme de 155,29 millions de dollars auprès de l’État gabonais, soit 55 milliards de dollars. Cette enveloppe vient ainsi mettre fin à de nombreuses polémiques soulevées par le copil citoyen. Nous vous livrons ci-dessous le communiqué du Conseil d’administration du du FMI.
Le Conseil d’administration du FMI achève les première et deuxième revues dans le cadre de l’accord élargi au titre du Mécanisme Élargi de Crédit en faveur du Gabon.
La mise en œuvre du programme a été mitigée en raison des perturbations liées à la pandémie.
La reprise économique est en cours. Les perspectives à moyen terme sont globalement positives dans un contexte de hausse des prix du pétrole mais restent sujettes à de grandes incertitudes. La guerre en Ukraine affectera l’économie à travers la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant.
L’achèvement des première et deuxième revues dans le cadre du programme appuyé par le MEDC permet aux autorités de disposer de 116,1 millions de DTS (155.29 millions de dollars EU).
Washington, DC: Le 27 juin 2022, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a achevé les première et deuxième revues de l’accord élargi appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) pour le Gabon. L’achèvement des revues permet un décaissement de 116,1 millions de DTS (155.29 millions de dollars américain), portant le décaissement total à 197,1 millions de DTS (environ 263.63 millions de dollars américain) dans le cadre de l’accord triennal au titre du MEDC conclu avec le Gabon. L’accord élargi au titre du MEDC a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 28 juillet 2021 pour permettre au Gabon de faire face aux conséquences économiques de la pandémie de la COVID-19 et de soutenir le programme de réformes économiques et financières des autorités (voir communiqué de presse n° 21/233 ).
L’économie gabonaise a été affectée par la pandémie de la COVID-19, avec une baisse de la production réelle de 1,9 % en 2020. La croissance a repris pour atteindre un taux estimé à 1,5 % en 2021, grâce à l’essor du secteur minier et au rebond des secteurs du bois et de la construction. La croissance dans le secteur des services est restée modérée en raison des mesures de confinement qui ont pesé sur les secteurs du commerce et des transports. La hausse des prix du pétrole a contribué à renforcer les positions budgétaire et extérieure et à réduire la dette publique.
Les perspectives restent positives. La croissance du PIB devrait atteindre 2,4 % en 2022, tirée par la reprise continue des secteurs du bois et de la construction et un rebond du secteur des services. La guerre de la Russie en Ukraine et la flambée des prix des matières premières qui en découle stimuleront les exportations et les recettes pétrolières et amélioreront davantage les positions budgétaire et extérieure. Cependant, le coût des subventions aux carburants pèsera sur le budget et la hausse des prix des denrées alimentaires renforcera les pressions inflationnistes. L’augmentation des recettes pétrolières permettra de faire face à l’augmentation des subventions aux carburants et aux produits alimentaires pour les plus vulnérables et aidera à reconstituer des marges de manœuvres budgétaire et extérieure.
De nombreuses incertitudes pèsent sur les perspectives économiques . La propagation de nouveaux variants plus contagieux de la COVID-19 – compte tenu notamment de la lenteur de la vaccination –, la possibilité d’un ralentissement économique plus marqué en Chine, l’intensification de la guerre de la Russie en Ukraine et d’éventuelles tensions sociales à l’approche des élections présidentielles de 2023 sont des risques importants qui pèsent sur les perspectives économiques. A contrario, la hausse du prix du pétrole et l’accélération des réformes devraient renforcer les recettes intérieures, améliorer la gestion des finances publiques, la gouvernance et l’environnement des affaires favoriseront le retour à une croissance forte et inclusive tout en préservant la viabilité de la dette.
À l’issue de la discussion du Conseil d’administration, M. Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré :
« L’économie se remet progressivement de la récession de 2020 grâce à la forte réponse politique à la pandémie de la COVID-19 et à la hausse des prix du pétrole. La croissance s’est accélérée, les positions budgétaire et extérieure se sont renforcées et la dette publique a diminué. Les perspectives sont globalement positives mais restent soumises à divers risques, notamment les retombées de la guerre russe en Ukraine, un possible ralentissement plus marqué en Chine et une éventuelle résurgence de la pandémie de la COVID-19.
« La politique budgétaire doit continuer à soutenir la reprise en cours tout en préservant la viabilité de la dette et en protégeant les groupes les plus vulnérables face à la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires et aux pressions inflationnistes. L’augmentation de la collecte des recettes intérieures et l’amélioration de la gestion des finances publiques aideront à reconstruire l’espace politique pour les dépenses de développement essentielles. Il sera également essentiel d’accélérer la conception de filets de sécurité sociale bien ciblés pour fournir un soutien adéquat aux ménages vulnérables et renforcer la protection sociale.
« Il est primordial de s’attaquer aux réformes structurelles, y compris les faiblesses en matière de gouvernance et de corruption, pour parvenir à une croissance forte et inclusive. L’amélioration du secteur bancaire et la mise en œuvre d’une stratégie d’inclusion financière efficace, l’amélioration de l’environnement des affaires et le renforcement du cadre de lutte contre la corruption contribueront à éliminer les goulots d’étranglement de l’économie et à promouvoir l’investissement privé. »