Trois mois après la mise en place à la présidence de la République d’une task force sur le règlement de la dette intérieure de l’État, plusieurs entreprises ont déjà été épinglées pour n’avoir pas livré leurs chantiers. Elles n’auront pas droit aux sommes qu’elles réclament.
Si elles se sont gardées de les citer nommément, des sources de la présidence de la République informent que plusieurs entreprises réclamant de l’argent à l’État se sont vu débouter. Celles-ci exigeaient en effet des sommes parfois faramineuses au contribuable pour des travaux prétendument réalisés pour le compte de l’État. Sur le terrain, il s’avère qu’il n’en est strictement rien.
Conséquence : la présidence de la République vient de décider de l’annulation de 100 milliards de francs CFA présentés comme faisant partie de la dette intérieure. Cette annulation est loin d’être fortuite. Elle provient des travaux menés ces trois derniers mois par la task force dédiée créée au sein du palais présidentiel visant à apurer les créances publiques, explique une source proche du dossier.
La même source explique que cette annulation est consécutive d’un travail d’investigation sur le terrain ayant montré que les travaux que ces entreprises prétendaient avoir réalisés ne l’étaient pas. « En réalité, il s’agissait d’éléphants blancs que certains patrons d’entreprise comptaient faire payer à l’État quand d’autres n’avaient même pas lancé les moindres travaux commandés par l’État. Cela s’apparente à une tentative d’arnaque », commente un économiste, spécialiste des marchés publics.
Pour rappel, c’est en juin 2020 que la task force sur la dette intérieure a été créée à la présidence de la République. Celle-ci se compose d’experts comptables et techniciens de la Direction générale de la dette (DGD), de la Direction du Trésor public, des magistrats du parquet de Libreville et l’agent judiciaire de l’État. L’une de ses principales missions est de passer en revue le fichier de la dette intérieure et de s’assurer de sa réalité.