Comparées à celles liées à la lutte contre d’autres phénomènes tels que les drogues ou certaines maladies, les sommes allouées à la lutte contre le trafic des espèces sauvages restent encore très faibles pour permettre de meilleurs résultats.
Ce lundi 17 mai 2021, Ali Bongo Ondimba et Carlos Alvarado Quesada ont publié une tribune commune pour appeler la communauté internationale à prendre plus au sérieux la lutte contre le trafic d’espèces sauvages. Les présidents gabonais et costaricain proposent pour se faire l’élaboration d’un nouvel accord mondial pour prévenir et combattre la criminalité liée aux espèces sauvages. Ils appellent particulièrement à réformer le droit pénal international. Pour cause : les chiffres liés à ce fléau sont préoccupants.
Les deux chefs d’État indiquent en effet dans leur tribune que des experts de la Banque mondiale estiment de 1 à 2 000 milliards de dollars chaque année la valeur du trafic d’espèces sauvages. Un montant inquiétant qui ne manque pas de conséquences, y compris pour le secteur du tourisme. Pour preuve, la perte soudaine des revenus du tourisme animalier en 2020 a décimé les emplois et les moyens de subsistance, et a entraîné une diminution du financement des efforts de conservation, rendant la faune sauvage plus vulnérable au braconnage.
Si cette situation est due en grande partie à la pandémie de coronavirus qui continue de sévir, Ali Bongo Ondimba et Carlos Alvarado Quesada n’estiment pas moins que des efforts doivent encore être faits qui permettront d’améliorer la lutte. Jusqu’ici, les sommes allouées à la lutte contre le trafic des espèces sauvages restent encore très faibles pour permettre de meilleurs résultats.
Pour exemple : on estime que 100 milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde pour lutter contre le commerce illégal de drogues. En comparaison, de 2010 à 2018, seulement 2,4 milliards de dollars ont été engagés pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages. Une somme dérisoire qui prend en compte 67 pays d’Afrique et d’Asie, soit l’équivalent de 261 millions de dollars par an.
« Nous avons besoin d’un changement transformateur », ont déclaré les deux leaders qui réclament un accord mondial. « Nos pays ont beau être distants de10 000 kilomètres, séparés par l’océan Atlantique, nos deux nations sont unies pour réclamer un nouvel accord international visant à prévenir et à combattre le fléau du trafic d’espèces sauvages. Ce sera la première fois qu’un crime affectant gravement l’environnement sera intégré dans le cadre du droit pénal international. »