Lors de son point presse ce mercredi 13 octobre 2021, au palais présidentiel, à Libreville, le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadéra a reconnu devant les médias que ni lui ni les institutions judiciaires de son pays n’ont été impliqués dans la décision de l’ONU de retirer le contingent gabonais de la Minusca.
Comme certains l’affirmaient déjà il y a quelques semaines, le retrait du contingent gabonais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) s’est fait unilatéralement. Si les véritables raisons ayant conduit à cette décision plutôt controversée restent floues voire inconnues, les récentes révélations de Faustin Archange Touadéra ne laissent plus aucun doute de l’injustice faite à l’État gabonais.
En effet, à la suite de son entretien avec son homologue gabonais, le président centrafricain a fait savoir mercredi à la presse gabonaise et internationale que ni lui ni les institutions judiciaires de son pays n’ont été impliqués dans la décision de l’ONU. Il fallait s’en douter.
« Nous avons écouté le communiqué des Nations unies au sujet des allégations d’abus sexuels, mais aujourd’hui nous ne sommes pas au fait des éléments résultants de cela. Les entités centrafricaines n’ont pas vraiment eu d’éléments d’appréciation », a-t-il déclaré devant les hommes et femmes des médias.
Ainsi, au sujet des cinq victimes ayant subi des actes d’exploitation et d’abus sexuels supposés de la part de certains soldats gabonais, Faustin Archange Touadéra était sans équivoque : « Nous n’avons aucune information ».
Visiblement exaspéré par cette situation embarrassante pour les rapports qu’entretiennent le Gabon et la Centrafrique depuis plusieurs décennies, l’homologue d’Ali Bongo Ondimba a lancé : « Nous sommes en droit d’en savoir un peu plus, d’avoir plus d’éléments pour apprécier ». Comme une adresse faite à l’ONU qui s’est curieusement murée dans le silence depuis sa décision.