Mis à l’écart dans l’enquête des Nations unies au sujet des allégations d’exploitation et d’abus sexuels supposément commis par des soldats du contingent gabonais de la Minusca, le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadéra, qui ne croit pas à ces accusations, a prévenu lors de son récent passage à Libreville que la vérité finira par éclater dans cette affaire.
On le sait depuis ce mercredi 13 octobre, ni les autorités ni les institutions judiciaires centrafricaines n’ont été associées à l’enquête en cours menée par les Nations unies, relative aux allégations d’exploitation et d’abus sexuels dont sont soupçonnés des soldats du contingent gabonais de la Minusca. Les Casques bleus gabonais sont en effet accusés d’avoir abusé sexuellement de cinq jeunes femmes en République centrafricaine où ils sont en mission depuis 25 ans.
Ces accusations, Faustin Archange Touadéra n’y croit pas vraiment. Il n’a d’ailleurs pas manqué d’exprimer son sentiment lors de son point presse le 13 octobre 2021 à Libreville, à la suite de son entretien avec son homologue Ali Bongo Ondimba.
« Nous avons écouté le communiqué des Nations unies au sujet des allégations d’abus sexuels, mais aujourd’hui nous ne sommes pas au fait des éléments résultants de cela. Les entités centrafricaines n’ont pas vraiment eu d’éléments d’appréciation ni de plainte de la part des victimes. C’est pour cela que nous devons poursuivre les investigations, puisqu’il s’agit quand même de nos compatriotes centrafricaines. Nous sommes donc en droit d’en savoir un peu plus, d’avoir plus d’éléments pour apprécier », a déclaré le président centrafricain face aux hommes et femmes des médias.
« Le moment venu, quand la vérité va éclater, on envisagera, pourquoi pas, une révision de la position de l’ONU, mais pour le moment nous n’avons aucun élément d’appréciation », a-t-il poursuivi.
Faustin Archange Touadéra a par ailleurs estimé que « s’il y a des allégations, il faut quand même que des responsabilités soient dégagées et qu’il ait des réparations pour les victimes ». Seulement, il a reconnu qu’après des semaines et à la lecture du pré-rapport de l’enquête menée par le comité gabonais, la partie centrafricaine ne dispose d’aucune information. En attendant, le pays enregistre de nouvelles attaques depuis le départ du contingent gabonais.