L’annonce a été faite lors de son traditionnel discours de vœux à la nation le 31 décembre dernier. Très sensible au conflit Homme-Faune qui a déjà fait de nombreuses victimes, le numéro un gabonais a décidé de venir en aide aux gabonaises et aux gabonais qui sont impactés par ce fléau, et ce , de manière durable. Ainsi, une part des revenus issue de la vente des crédits-carbone sera affectée au règlement de ce conflit.
《 En matière d’environnement, les choses aussi vont évoluer. Notre pays captera d’importants financements grâce à la certification de ses crédits-carbone, le nouvel or vert. 》, a fait savoir le Chef de l’État.
Avant d’ajouter :《 Aussi, à partir de 2023, un pourcentage du montant de la vente des crédits-carbone, l’argent que nous percevons en contrepartie de la protection de la forêt, sera affecté directement à la lutte contre le conflit Homme-Faune. Cet argent servira notamment à approvisionner le fonds de compensation des victimes des éléphants. 》
《 Dans les mois prochains, 1.500 compatriotes bénéficieront des premières indemnisations. Toujours afin d’aider ces communautés
villageoises, après les 55.000 hectares de terre qui leur ont été octroyés en 2022 pour qu’elles tirent profit de la forêt, 350.000 hectares supplémentaires leur seront réservés et distribués sous
forme de forêts communautaires. 》, a-t-il conclu.
Pour rappel, le vendredi 7 octobre 2022, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a publié́ son rapport portant sur l’analyse technique des activités du Gabon sur la période 2010-2018 en matière de réduction des émissions dues à la déforestation, à la dégradation des forets, ainsi que la conservation des stocks de carbone forestier, de gestion durable des forêts et de renforcement des stocks de carbone forestiers (REDD+).
Les conclusions du rapport du CCNUCC indiquent que sur la période 2010-2018, le Gabon a réduit ses émissions de CO2 de 90,6 millions de tonnes par rapport aux émissions moyennes entre 2000-2009. Sur la base de son statut de pays à haute couverture de forêt et faible déforestation (HFLD), la CCNUCC a validé́ 187 104 289 tonnes de crédits REDD+ pour le Gabon. Elles attestent par ailleurs que les données et les informations fournies par le pays sont « conformes aux directives » en vigueur et « transparentes ». Sur la base de ces constatations, le Gabon est certifié aux crédits REDD+ pour la période 2010-2018.
Pour le Gabon, l’obtention de cette certification est un tournant majeur. Désormais, le Gabon, pays engagé dans la protection du climat et de la biodiversité́, pourra valoriser son action déterminée en faveur de la préservation du climat en tirant une part significative de ses ressources issues de la protection et de la gestion durable de la forêt, et ainsi accélérer la préparation de l’après-pétrole. «C’est une étape importante qui ouvre la voie à leur commercialisation. Pour notre pays qui va pouvoir désormais tirer une partie de ses ressources de la protection de la forêt, c’est un moment historique » avait réagit le président gabonais Ali Bongo Ondimba sur les réseaux sociaux.