Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre, a expliqué le 1er avril 2021 à Libreville le bienfondé des trois projets de loi visant à accorder plus de droits à la femme au Gabon. Une réforme visant à « retirer toutes les dispositions ayant un caractère discriminatoire à l’égard des femmes pour les remplacer par des dispositions égalitaires ».
Une réforme adossée au contexte actuel
« Le mariage n’est pas la consécration de la supériorité de l’un au détriment de l’autre». C’est en ces termes que le porte-parole du gouvernement et ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre, a expliqué le 1er avril 2021 à Libreville, le bienfondé des trois projets de loi visant à accorder plus de droits à la femme au Gabon. « Le mariage, c’est la complémentarité entre deux personnes consentantes qui décident librement de s’unir pour fonder une famille et partager leurs vies respectives. La femme gabonaise aujourd’hui travaille, et de plus en plus. Son rôle a évolué. Nous avons des femmes aux plus hauts postes de la République. Pour la première fois dans notre Histoire, c’est une femme qui est Premierministre. Encore une fois, notre droit positif doit s’adapter à ces évolutions dans les faits et les mentalités », a expliqué le membre du gouvernement.
Garantir la complémentarité-égalité entre l’homme et la femme
« D’où, dans la réforme, la suppression du statut de chef de famille et du devoir d’obéissance de l’épouse qui en est le corollaire, pour introduire dans le Code civil une gestion conjointe de la famille par les époux, dans l’intérêt du ménage et des enfants, avec notamment le choix conjoint de la résidence familiale, et ce afin de garantir une véritable égalité et complémentarité entre les femmes et les hommes au sein du foyer », a ajouté Madeleine Berre, précisant que la réforme ne se réduit pas à la suppression du statut de chef de famille. En effet, la réforme supprime également le devoir d’obéissance de l’épouse, tout en apportant une ouverture plus large du droit d’interruption volontaire de grossesse.
Éviter les conflits douloureux découlant des divorces
Alors que certains prédisent une flambée de divorces ou de mariages fantaisistes avec le projet consacrant le divorce par consentement mutuel, Madeleine Berre se veut sereine. « Le mariage est un contrat, fruit d’un consentement mutuel, libre et éclairé entre une femme et un homme. Il est donc tout à fait normal que ce consentement mutuel se retrouve au moment où, dans le couple, l’un des deux estime nécessaire de se délier du contrat de mariage. Cette innovation a, par ailleurs, l’avantage d’éviter les conflits douloureux qui naissent à l’occasion des divorces et qui nuisent à l’équilibre des enfants, déjà traumatisés par la séparation de leurs parents. J’ajoute que le divorce par consentement mutuel existe dans une majorité de pays dans le monde, y compris en Afrique. Cette tendance ne cesse par ailleurs d’évoluer », a-t-elle argumenté.
Éradiquer le phénomène des grossesses précoces
Le Porte-parole du gouvernement est revenu sur le bienfondé de la réforme sur les interruptions volontaires de grossesse, désormais à l’appréciation de la mère. « Comme l’a rappelé le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, dans une tribune publiée le 8 mars dernier, les grossesses prématurées ou non désirées sont un fléau dans notre pays. Deux chiffres, poignants, sont particulièrement évocateurs. La moitié des Gabonaises entre 15 et 19 ans subit une grossesse précoce. 78 % des Gabonaises deviennent élèves-mères à 19 ans. C’est un drame auquel il nous fallait remédier. Ne rien faire, c’est prendre le risque que les jeunes filles obèrent leur avenir ou, pire, avorte dans un cadre non médicalisé, mettant ainsi leur vie en danger. Ces choses-là se pratiquent plus souvent qu’on ne veut le croire. Il faut regarder la réalité en face », a conclu Madeleine Berre.