Comme il fallait s’y attendre, la requête formulée par le groupuscule d’opposants et de membres de la société civile gabonaise Appel à Agir, visant à obtenir des autorités judiciaires une expertise médicale du chef de l’État s’est soldée par un échec à la Cour de cassation.
Sans surprise, face aux avocats d’Ali Bongo Ondimba, ceux d’Appel à Agir ont perdu. Le 7 juillet 2020, la Cour de cassation a cassé et annulé l’ordonnance rendue le 12 août 2019 par la Cour d’appel qui souhaitait l’assignation du chef de l’État à une hypothétique expertise médicale censée, selon ses demandeurs, juger de sa capacité à continuer à diriger le pays en dépit même de sa santé progressivement recouvrée après son AVC d’octobre 2018.
À la suite de la lecture du verdict, les conseils du président de la République n’ont pas caché leur satisfaction, bien qu’ils ne doutaient pas de l’issue de cette affaire. « Pour régler une affaire politique, on ne peut pas prendre le droit comme instrument. Généralement, ça ne prospère pas. On est allés dans les débordements, les contresens juridiques », s’est réjoui maître Minko Mi Ndong. L’avocat explique en effet que ce verdict signifie que « la Cour d’appel ne peut pas assigner le chef de l’État devant la justice, dans la mesure où ce dernier n’a jamais été partie d’un quelconque procès ».
Voilà qui vient donc clore un débat jugé inutile pour certains, mais auquel voulait pourtant engager les populations le collectif Appel à Agir qui ne bénéficie désormais plus d’aucun recours en justice.