Le 30 août 2023 restera à jamais gravé dans les mémoires des gabonaises et des gabonais, tant cette date historique marque la fin du régime Bongo-PDG qui, s’est accroché au pouvoir pendant plus de 50 ans. La fin de ce régime que les populations souhaitaient tant, elles le doivent à l’armée gabonaise qui n’a pas tremblé face à un exécutif qui menait le pays droit dans le mur. Ce que plusieurs médias étrangers appellent Coup d’État, au Gabon on parle de Coup d’éclat, mieux c’est « un coup de libération » pour reprendre les mots du Président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une armée héroïque !
C’est dans la nuit du 30 août, à 3h du matin que les résultats de l’élection présidentielle sont divulgués à la télévision nationale. C’est le président du CGE, le sulfureux Michel Stéphane Bonda, porté disparu jusqu’à lors qui, donne les résultats. Sans surprise, il annonce la victoire d’Ali bongo Ondimba qui vient d’être réélu à 64% des suffrages. Alors que les partisans du parti démocratique gabonais s’appellent pour se féliciter de cette prétendue victoire, ils voient à l’antenne un groupuscule d’officiers de l’armée gabonaise délivré un communiqué qui va anéantir leur joie. C’est la fin et la mise à l’écart de façon définitive et brutale du PDG et des Bongo.
C’est la libération au Gabon, les militaires viennent de prendre le pouvoir. À 7h , ce jour là, des milliers de compatriotes inondent les rues du Grand-Libreville et de l’intérieur du pays. Très vite, les médias internationaux prennent conscience qu’un Coup d’État vient de se produire au Gabon. Le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions se veut rassurant , dans un communiqué il annonce le rétablissement de l’accès à internet dans tout le pays et la levée de la suspension des chaînes étrangères, notamment France 24, RFI et TV5 Monde que Jessye Ella Ekogha avait fait interrompre pour des raisons absconses.
Brice Oligui Nguema, le nouvel homme fort du Gabon
Du côté du palais du bord de mer, les choses se mettent progressivement en place, les forces de défense et de sécurité sont en conclave pour désigner leur Chef. Leur choix est porté sur Brice Oligui Nguema, commandant en chef de la garde républicaine, l’ange gardien des Bongo-Valentin qui n’a pas hésité un seul instant à procéder à leur arrestation pour des soupçons de détournements de fonds publics, malversations financières, faux et usage de faux, imitation de la signature du Président de la République et trafic de stupéfiants.
Les Bongo out, le rêve gabonais est enfin une réalité !
Pour la communauté internationale, c’est un putsch, il faut des sanctions. Patricia Scotland, la secrétaire général du Commonwealth se rend à Libreville pour rencontrer les nouvelles autorités, elle constate avec étonnement et stupéfaction que les populations sont euphoriques. Elle dit n’avoir jamais vu cela en Afrique. Elle se rend alors compte que c’était le souhait le plus ardent des populations, mettre hors d’état de nuire les Bongo-PDG.
2 millions de gabonaises et de gabonais adulent l’armée qui vient de réaliser « un coup d’éclat ». C’est un vent de libération qui souffle sur ce pays de 267.667 km2. La diaspora gabonaise est aussi dans la joie, même si elle pense rêver un petit moment. Quelques semaines plus tard, on annonce l’incarcération à la prison centrale de Libreville de la Young Team, dont Noureddin Bongo Valentin est la grosse tête. Sa mère, Sylvia Bongo Ondimba est aussi arrêtée et placée sous mandat de dépôt. Ali, d’abord assigné à résidence surveillée, puis libre de ses mouvements refuse toujours de quitter le Gabon. Il se dit être prêt à accompagner le CTRI. Il ne boude pas ce renversement qui semble-t-il est une libération pour lui que sa femme et son fils avaient retourné le cerveau.