L’élection présidentielle de 2023 arrive à grand pas. Plusieurs partis de l’opposition et associations se mobilisent déjà afin de former des blocs. Le 3 janvier dernier, un nouveau regroupement de l’opposition a vu le jour. Il s’agit de la Plate-forme alternance 2023. C’est la présidente de l’Union Nationale (UN), Paulette Missambo qui a été désignée pour assurer la présidence de cette nouvelle plate-forme de 42 organisations membres. Si le nombre de membres peut-être bluffant , il s’avère que ce nouveau regroupement est une coquille parfaitement vide dans le fond.
Quelques heures après avoir été portée à la tête de la Plate-forme alternance 2023, Paulette Missambo a tout de suite réagi : « Dans le cadre du combat pour la transparence électorale, j’ai été élue à l’unanimité présidente de cette plateforme », a t-elle déclaré.
Paulette Missambo peut jubiler, mais dans le fond elle sait que la création de cette entité politique dont elle assure la présidence est plus un coup de com qu’autre chose. Un futur pétard mouillé. « C’est un joli coup de com. Ce que l’on voit sur le devant de la scène semble attirant. Mais, à y regarder de près, si l’on jette un œil à l’arrière-boutique, les choses sont moins reluisantes » , explique un spécialiste de la vie politique gabonaise.
Il se trouve que les 42 organisations membres de la coalition (groupuscules politiques, petites associations, etc.) sont des coquilles vides. La plupart de ces organisations ne pèsent pas. « L’UN est l’arbre qui cache le désert », indique un opposant qui a pris part aux premiers échanges.
Dans la course à la présidentielle, chaque opposant use de stratégie pour montrer ses muscles, c’est le cas de Paulette Missambo qui voudrait en mettre plein la vue à Alexandre Barro Chambrier et consorts. « Les intérêts au sein de l’opposition gabonaise sont trop divergents. En l’espèce, cette plate-forme apparait davantage comme un marchepied pour Paulette Missambo, un outil de promotion pour pouvoir imposer son leadership au reste de l’opposition en vue de la présidentielle de 2023. Le problème, c’est que, soupçonnant cet agenda caché, aucun autre leader ne la ralliera; Ni Ping, ni Barro Chambrier, ni personne d’autres », explique un professeur en Science politique de l’UOB.