Le 9 décembre dernier, la représentation de la Banque mondiale au Gabon a rendu public un rapport très appuyé sur la pauvreté au Gabon. Selon l’institution de Bretton Woods, 33,9% de gabonais vivent sous le seuil de pauvreté, et ce , en dépit d’un PIB par habitant estimé à 8 859 dollars. C’est fort de ce rapport que la Banque Mondiale a émis trois recommandations au gouvernement gabonais afin que le plus grand nombre puisse bénéficier d’une vie meilleure.
Grâce aux recommandations de la Banque Mondiale, les autorités gabonaises peuvent tenter de redresser la barre et permettre à un plus grand nombre d’accéder à une vie décente au Gabon. Les 33,9 % de gabonais qui vivent sous le seuil de pauvreté ont désormais leurs destins entre les mains du gouvernement gabonais. Ci-dessous, les 3 conseils de la Banque mondiale pour sortir de la pauvreté.
I – Diversifier la structure économique :
L’institution recommande d’assurer une approche inclusive pour la formulation de la politique commerciale; de concentrer les efforts de diversification des exportations sur les secteurs les plus porteurs tout en garantissant des pratiques durables ; de réformer le code forestier et de promouvoir le contrôle de la traçabilité du bois.
Elle conseille aussi d’améliorer les infrastructures commerciales et de mettre en oeuvre l’accord de l’OMC sur la facilitation des échanges et de d’assurer la conformité avec les exigences et les normes croissantes concernant les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires dans les pays importateurs.
II – Faciliter les échanges commerciaux :
La Banque mondiale recommande d’accélérer la numérisation des douanes à travers le déploiement du logiciel Sydonia World dans les bureaux à la frontière Nord ; de rationaliser les exigences administratives pour l’importation et l’exportation ; de mettre en oeuvre le guichet unique afin de renforcer l’efficience et la transparence et de réduire les possibilités de tracasseries et les délais.
Elle recommande aussi de réduire considérablement le nombre de points de contrôles routiers et d’améliorer les capacités de surveillance des agents et l’amélioration des supports de diffusion et de fournir des informations claires et pratiques sur les procédures commerciales et les frais officiels.
III – Renforcer le capital humain :
L’institution exige l’évaluation et la mise à jour de la formation des enseignants ; le renforcement du soutien financier et des programmes de rattrapage pour le recyclage des jeunes ; l’amélioration des systèmes d’identification et d’anticipation des besoins en compétences et la mise en place d’un programme phare et intégré d’aide sociale non contributive et non limitée à l’assurance maladie.
Le rapport fait également observer que la survenue de la pandémie du Covid-19 et l’opération russe en Ukraine ont davantage illustré la fragilité du modèle économique gabonais. Ces deux événements, selon l’institution financière, ont accru les pressions sur le coût de la vie avec 1 ménage sur 4 ayant subi des pertes d’emploi en mars 2020. Dans la même veine, un tiers de jeunes gabonais pointe au chômage alors que les 2/3 des offres d’emplois ne sont pas pourvus.
Si au cours de ces dernières années le pays d’Ali Bongo Ondimba n’avait pas diversifié son économie, la situation serait pire aujourd’hui.