L’opinion nationale n’en démord pas ! La nomination de M. Cyrille Ndong, époux de la Ministre de la Communication, Laurence Ndong, en qualité de Directeur général adjoint de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN), alors sous tutelle du département ministériel géré par son épouse continue de faire couler encre et salive en abondance. Et pour cause, cette nomination plus que maladroite semble rappeler à des Gabonais longtemps en manque de justice et de dirigeants réellement dévoués à la poursuite de l’intérêt général, une époque révolue.
Népotisme quand tu nous tiens
S’il est une tare qui pourrait le mieux expliquer l’incurie du régime déchu d’Ali Bongo, c’est bien celle de la distribution des postes de l’administration et de la haute administration sur la base de critères non objectifs, par affinités familiales, amicales et autres. Autrement dit le népotisme. A elle seule, cette tare en favorise plusieurs autres, telles que la corruption, le manque de diversité et d’inclusion, la démotivation des talents, l’instabilité sociale ou encore la baisse de la confiance publique.
Une compétence supposée, mais encore…
Alors que de nombreux Gabonais ont fait entendre leurs voix pour fustiger le faux pas de Mme. Ndong, qui dans un passé récent était considérée comme l’une des figures de proue de la contestation de l’ancien régime et notamment de ses méthodes, d’aucuns ont cru bon d’avancer l’argument de la compétence supposée de son époux comme critère suffisant pour l’obtention du poste mentionné plus haut. Mais alors, nous sommes en droit de nous demander si M. Ndong incarne à lui seul l’horizon indépassable de la compétence requise pour le poste qui lui a été offert par son épouse. Est-il le seul compatriote capable d’assumer les charges de la fonction ? Autant de question qui nous conduisent à une autre fondamentale : la Ministre de la Communication a-t-elle aussi mal apprécié le sérieux de l’entreprise dans laquelle le premier responsable du pays souhaite engager la Nation ? Au point de penser que les membres du gouvernement actuel pourrait prétendre à un état de grâce ?
Un contexte particulier
L’erreur commise par la Ministre de la Communication n’aurait certainement pas eu un tel retentissement si nous étions dans un contexte différent. Alors que l’heure est à la restauration des institutions -qui suppose la restauration de principes et valeurs tels que l’éthique, la probité, la transparence et le sens du devoir républicain-, il revient aux compatriotes appelés pour servir l’Etat aux plus hautes fonctions de faire preuve d’exemplarité, pour faire oublier un passé qui fait encore honte, pour construire l’avenir.
Gageons que la membre du gouvernement saura tirer toutes les conséquences de cette actualité, ne fut-ce que par respect pour le peuple Gabonais, dont elle semblait pourtant, avant le 30 août, comprendre les attentes et les insatisfactions.