Le vote du budget primitif de l’année 2020 qui consacre plus de 87% au paiement des salaires dit tout de la qualité de la gestion de Léandre Zué à l’Hôtel de Ville de Libreville, alors que plusieurs zones de la capitale continuent de faire face à l’insalubrité.
Du 4 au 5 juin 2020 a eu lieu la session du Conseil municipal de Libreville qui a abouti à l’adoption du budget primitif de l’année 2020 à plus de 24,8 milliards de francs CFA. À première vue, le vote de ce budget qui concède d’ailleurs une légère baisse de 159,4 millions francs CFA par rapport à l’exercice 2019, ne devrait donner lieu à aucune critique. Pourtant, à y regarder de plus près, celui-ci révèle des incohérences quant aux véritables missions de l’Hôtel de Ville et les nombreuses attentes des Librevillois.
En effet, selon plusieurs médias ayant pris part au Conseil municipal à l’Immeuble Arambo, sur les 24,8 milliards de FCFA consacré au budget primitif, «21 milliards seront consacrés au paiement des salaires des agents tandis que 3,8 milliards de francs iront à l’assainissement de la ville», rapporte le site Directinfosgabon.com.
C’est peu dire que cette précision a choqué de nombreux Gabonais, qui y ont vu une sorte de gaspillage de l’argent public, mais surtout la qualité de plus en plus critiquable de la gestion de Léandre Zué. «Près de 90% d’un budget de mairie consacré aux salaires et à peine 5% pour la propreté de la ville ? C’est grave !» lance un habitant outré, qui n’hésite plus à demander que des audits réguliers soient réalisés dans la gestion de cette manne. Pour d’autres, il convient même de ne décaisser que la moitié de cet argent.
Léandre Zué prend acte des critiques
Accusé par certains de vouloir avoir une mainmise sur l’argent dédié aux salaires des agents municipaux, d’où le gonflement du budget, au terme des travaux, Léandre Zué avait déjà promis d’être plus rigoureux dans l’utilisation de cet argent à ses fins. Il a promis un contrôle strict.
« Je prends donc acte des recommandations du conseil en ce qui concerne la masse salariale et de façon générale sur la nécessité d’une gestion plus rigoureuse. Dans le courant de cette année, j’ordonnerais une revue systématique des composantes de la masse salariale qui couvrira notamment la situation des agents devant faire valoir leurs droits à la retraite », a-t-il déclaré.
Beaucoup trop d’agents à l’Hôtel de Ville
Alors qu’on s’attendait à une réduction drastique du nombre d’agents à la mairie centrale de Libreville, l’arrivée de Léandre Zué a plutôt montré le contraire. En décembre 2019, en effet, le maire de Libreville avait procédé au licenciement de 68 agents, dont la plupart avaient été recrutées sous le mandat précédent, rappelle le site Media241.com.
Pourtant, nos confrères révèlent aussi qu’actuellement, le nombre d’agents est estimé à 3 280 contre 2 252 agents avant son arrivée. Ainsi, Léandre Zué aurait «procédé à 728 recrutements au 6 juin 2020, dont 531 recrutements pour la seule période de janvier à juin 2020, environ 100 recrutements par mois». Ce qui est sans conteste la raison de la masse salariale actuelle.