Pour avoir exprimé et reconnu leur vote dissident lors de la modification au Parlement du Code pénal, 25 élus du Parti démocratique gabonais (PDG) ont écopé le week-end dernier de mises en demeure et d’avertissements de la part de la Commission permanente de discipline (CPD) de ladite formation politique.
Le samedi 1er août, plusieurs sanctions sont tombées au siège du PDG à Louis, dans le premier arrondissement de Libreville. Des sanctions qui ont visé au total 27 militants, élus et cadres du parti, dont 25 étaient consécutives à l’adoption au Parlement, en juin dernier, du nouveau Code pénal. La Commission permanente de discipline n’a en effet pas toléré la divergence des suffrages exprimés lors du vote de la loi N°006/2020 du 30 juin 2020.
Aussi a-t-elle procédé les mardi 07, mercredi 08, jeudi 09 juillet 2020, aux auditions des 25 élus du parti ayant exprimé et reconnu leur vote dissident lors de la plénière à l’Assemblée nationale. Une attitude que la CPD a située aux antipodes des principes basiques du fonctionnement de la formation politique et du style de travail édicté par le Secrétariat exécutif. L’instance de discipline dit notamment avoir fait le constat « d’un management approximatif du processus ayant conduit au vote ; d’une absence de concertation au sein du groupe parlementaire PDG à l’Assemblée nationale et d’une méconnaissance des réelles modifications apportées au Code pénal ».
La conséquence de ces différents manquements a été la confusion dans les débats lors des plénières d’adoption et la polémique stérile dans l’opinion, a regretté la CPD. En représailles, la Commission a infligé une mise en demeure à trois élus, parmi lesquels Julien Nkoghe Bekale, l’ancien Premier ministre. Les 22 autres élus, dont Malika Bongo Ondimba et Idriss Ngari, ont reçu quant à eux un « avertissement avec inscription au dossier ».
La Commission permanente de discipline du PDG a par ailleurs invité l’ensemble des cadres du parti occupant des postes à quelque niveau que ce soit, au sein du gouvernement, du Parlement ou dans toutes autres institutions et administrations, à prendre conscience du poids de leurs responsabilités et à faire preuve d’exemplarité et de cohésion. Elle a exhorté l’ensemble des militants à un retour aux fondamentaux, car le PDG reste une organisation régie par des textes règlementaires et qu’à ce titre, il ne saurait être question d’y instaurer un climat d’indiscipline.