En bisbille depuis plusieurs mois avec les leaders de ce parti, Serge Maurice Mabiala a officiellement quitté le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), dont il chapeautait le secrétariat exécutif. Son départ pour le Rassemblement héritage & modernité (RHM) n’augure rien de bon pour Alexandre Barri Chambrier qui souhaite se positionner en 2023 contre Ali Bongo Ondimba.
Du RPM à la maison–mère
C’est en réalité un simple retour aux sources que Serge Maurice Mabiala vient d’effectuer. Dimanche 3 janvier, le député de Mouila a rejoint officiellement le RHM de Michel MengaM’Essone au sein duquel il a été porté à la tête du secrétariat exécutif, le même poste qu’il occupait au RPM d’Alexandre Barro Chambrier. C’était à l’occasion du congrès dit de clarification organisé à Libreville le week-end dernier par le RHM.
En choisissant de rejoindre la formation politique présidée par l’actuel ministre de la Culture et des Arts, l’élu de Mouila a fait un retour à la maison-mère. D’autant plus que le RHM, tel que l’a affirmé son président lors du discours de clôture du congrès, est le seul reconnu par les instances habilitées. Le RPM de Barro Chambrier serait une formation politique à part entière, dont la légalité est encore douteuse.
Mieux, c’est sous la bannière du RHM que Serge Maurice Mabiala a été élu. Et il l’avait bien compris quelques mois plus tôt en décidant de démissionner du RPM. Pour certains, l’élu refusait alors de perdre son écharpe, mais surtout exprimait la volonté de participer au développement du Gabon loin du discours de haine de ses anciens acolytes.
Un départ qui change tout
Le départ du député de Mouila, quoi qu’en disent ses anciens compagnons du RPM, est loin d’être « un non-évènement ». C’est bien plus que ça. Au sein du RPM, Serge Maurice Mabialaétait une des pièces maîtresses, un acteur clé de la stratégie politique d’Alexandre Barro Chambrier qui sera désormais contraint de faire sans lui.
Le nouveau secrétaire exécutif du RHM quitte donc le RPM avec de lourds bagages qui serviront désormais à son actuel parti. Conséquence : c’est toute une ambition qui se voit ainsi brisée, celle liée à la prochaine élection présidentielle. Il n’est en effet un secret pour personne que son ancien compagnon Barro Chambrier vise 2023. Et le président du RPM comptait sur lui. Il devra donc faire sans lui. Or, beaucoup doutent qu’il y parvienne.