Après près de trois ans en poste à Libreville, l’ambassadeur de la France au Gabon s’apprête à quitter définitivement notre pays où son passage n’a pas été tout à fait reluisant. Etau moment où l’opinion s’intéresse davantage à l’apport de la France dans le développement du Gabon, le 14 juillet dernier, dans son discours d’adieux à la communauté française du Gabon, Philippe Autié a préféré s’intéresser à l’élection présidentielle de 2016.
Dans quelques mois, le Gabon devrait, sauf mauvaise surprise, rejoindre le groupe des pays membres du Commonwealth. Par l’entremise du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, le pays en a fait la demande et l’a rendue officielle. L’objectif des autorités gabonaises est de diversifier les partenaires du Gabon à l’international et de l’ouvrir à d’autres horizons.
C’est dans ce contexte pour le moins particulier que l’actuel ambassadeur de la France au Gabon a annoncé son départ du Gabon. À l’occasion de la célébration de la fête nationale française, le 14 juillet 2021, Philippe Autié a en effet fait ses adieux à la communauté française au Gabon. Près de trois ans après avoir pris son poste à Libreville, le diplomate français n’a pas forcément brillé. C’est du moins le sentiment partagé par de nombreux observateurs qui estiment que le diplomate quitte Libreville en laissant un « souvenir mitigé ».
L’un de ces observateurs, un ancien journaliste au fait de la vie politique gabonaise et des relations entre le Gabon et ses partenaires internationaux, n’est pas convaincu du passage du futur ex-ambassadeur. Ceci d’autant plus que le diplomate s’en va sur une note peu satisfaisante en raison de son discours d’adieu dans lequel il a évoqué l’élection présidentielle de 2016 au Gabon. Les propos de Philippe Autié n’ont pas caché le style de « coopération » souhaité par la France en Afrique : l’ingérence dans les affaires internes des pays africains, en l’occurrence celles du Gabon.
« Je regrette que Monsieur l’Ambassadeur Autié ait fait allusion dans son discours à l’élection de 2016 au Gabon. Imagine-t-on Libreville faire des déclarations au sujet de la présidentielle française de 2017 ? Si cela s’était passé chez nous, que n’aurions-nous pas entendu ? » s’interroge un membre du gouvernement présent à la cérémonie du 14 juillet.