Au moment où certains ministères religieux annoncent la reprise de leurs cultes en dépit de la suspension édictée par le gouvernement court toujours, une des dispositions du nouveau Code pénal punit d’emprisonnement ou d’une forte amende tout discours visant à saper l’autorité publique.
En dépit de la non-levée de la mesure du gouvernement, décidée trois mois plus tôt dans le cadre de la stratégie nationale de riposte contre le coronavirus, les confessions religieuses ont déjà annoncé pour dimanche 12 juillet la reprise de leurs cultes. Cette annonce qui s’apparente à un déni de l’autorité de l’État ne manquera pas de susciter des levées de boucliers de part et d’autre.
Pourtant, l’attitude des églises est punissable. Elle peut être considérée comme une atteinte à l’autorité de l’État, tout comme les responsables de ces églises pourraient être sous le coup de la mise en danger de la vie d’autrui. D’autant plus que les rassemblements de plus de 10 personnes sont toujours interdits et que le virus n’a pas cessé de courir.
Mais mieux encore, les dispositions de l’article 221 du nouveau Code pénal récemment adopté par le Parlement condamnent explicitement la désobéissance vis-à-vis de l’autorité publique. Cet article dispose en effet que « les ministres des cultes qui, manifestement, prononcent, dans l’exercice de leur ministère et en assemblée publique, un discours orienté vers l’appel à la contestation de l’autorité publique et la menace de la paix sociale, sont punis d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 3.000.000 de francs au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement ».
L’objectif de cette loi est, à l’évidence de garantir et de préserver l’autorité de l’État et d’en finir avec l’immixtion de la politique au sein des églises et dans les discours des responsables de cultes.