Au cœur du débat depuis quelques jours, la réforme du Code pénal portée par le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, va bien au-delà du retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 qui pénalise l’homosexualité. Le document qui fera l’objet d’une nouvelle réflexion au Sénat ce lundi 29 juin 2020 permettra de renforcer le dispositif légal du pays en luttant contre plusieurs fléaux mettant en danger la vie des populations.
S’il est réduit au seul alinéa 5 de l’article 402, relatif à la pénalisation de l’homosexualité en République gabonaise qui déchaîne les passions depuis quelques jours, la Loi n°042 2018 du 5 juillet 2019 portant Code pénal va bien au-delà. Le projet de réforme porté par le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale vise non seulement à faire évoluer les mentalités et à arrimer le pays aux principes partagés par l’ONU, mais surtout à renforcer le dispositif légal du pays avec l’apparition de nouvelles menaces pour la sécurité des populations.
En effet, le nouveau Code pénal qui est actuellement en examen au Sénat après son adoption par l’Assemblée nationale vise à donner à la justice des moyens de lutter efficacement contre plusieurs sortes de faits de société, dont certains n’existaient pas ou étaient encore invisibles il y a encore 10 ans. C’est notamment le cas du terrorisme qui menace vécu par des États de la sous-région de l’Afrique centrale, à l’instar du Cameroun et du Tchad.
Au-delà de la question de la dépénalisation de l’homosexualité qui retient le plus d’attention de la part des populations, le nouveau Code pénal permet également de lutter contre toutes sortes de dérives sexuelles, telles que le harcèlement, la pédophilie, le viol. C’est ainsi que cette réforme est présentée par le gouvernement comme un outil qui entre dans le cadre de la protection de l’enfant et de la femme, en les éloignant le plus possible des prédateurs sexuels.
Visant aussi à lutter contre la corruption et le blanchiment des capitaux, le nouveau Code pénal intègre d’autres faits tels que le braconnage, la vente des produits pharmaceutiques en dehors du cadre légal, la pollution, la déforestation, la vente de stupéfiants, la non-livraison des marchés publics, etc.
Si le débat amené par le projet de retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 qui pénalise l’homosexualité est la preuve que le Gabon est un pays démocratique, il convient toute de même de relever que ce seul sujet n’est pas le seul, et surtout que celui-ci ne doit pas limiter un texte d’importance à une seule question, bien que celle-ci toute prioritairement aux mœurs.