Loin de la perception de certains et de la mauvaise interprétation des autres, le projet de loi portant révision de la Constitution adopté par le Conseil des ministres ce vendredi 18 décembre est plutôt à percevoir comme la volonté de l’Exécutif à éviter les manquements observés dans la Loi fondamentale qui pourraient être des facteurs de blocage dans l’avenir.
À l’endroit de ses proches, le président de la République l’a toujours rappelé : « C’est quand il fait beau, et non quand il pleut, qu’on répare la toiture. » Cette allégorie, pour le moins simple et efficace s’explique d’une manière tout aussi simple : contrairement à la perception de certains et à la mauvaise interprétation des autres à la suite de l’adoption par le Conseil des ministres, le 18 décembre, du projet de loi portant révision de la Constitution, le chef de l’État se porte très bien.
Ainsi, la révision souhaitée par lui de certains articles de la Loi fondamentale consiste en des ajustements nécessaires qui visent à combler le vide juridique lié à certains évènements majeurs qui ont impacté le fonctionnement régulier des Institutions et des pouvoirs publics ces dernières années.
Le choix du moment
Que cela soit dit : deux ans après son AVC survenu à Riyad en Arabie Saoudite, en octobre 2018, la santé d’Ali Bongo Ondimba n’a pas cessé de s’améliorer, au point que le président de la République fait partie depuis ces 9 derniers mois des dirigeants du monde les plus impliqués dans la recherche de solutions contre la pandémie du coronavirus et ses impacts sur l’économie nationale. Ses activités inscrites dans son agenda national et international en témoignent amplement.
De ce fait, contrairement aux interprétations erronées de certains, ce n’est nullement l’état de sa santé qui l’a poussé à inspirer ces différents ajustements dans la Constitution. Au palais présidentiel, plusieurs de ses collaborateurs expliquent que l’ambition d’Ali Bongo Ondimba est notamment de « s’attaquer à froid et non à chaud » à une question, la vacance du pouvoir au sommet de l’État, ayant fait couler encre et salive depuis deux ans.
Miser sur le long terme
« C’est assez curieux de voir que ceux qui l’invitaient à cor et à cri à mettre un terme au débat sur la vacance du pouvoir en cas d’incapacité temporaire soient les premiers à s’offusquer de ce que leur appel ait enfin été entendu et suivi d’effet », s’étonne un cadre du Parti démocratique gabonais (PDG).
« N’oublions pas que « gouverner, c’est prévoir ». L’un des grands talents du président de la République réside précisément dans sa capacité à se projeter sur le long terme, d’anticiper les difficultés qui sont susceptibles à un moment donné de se poser. C’est un talent nécessaire à tout homme d’État », commente un observateur de la politique nationale.
Le projet de loi adopté par le Conseil des ministres porte précisément sur les articles 4, 7, 10, 13, 13a, 14a, 14d, 28a, 34, 35, 36, 37, 38, 41, 48, 58a, 61, 62, 73, 78, 80, 83, 84, 85, 90 et 112 de la Constitution.