Des semaines après l’adoption par le Parlement de la modification de la Constitution, le Conseil des ministres du 22 janvier dernier a précisé les modalités liées à la nomination de la quinzaine de sénateurs choisis par le président de la République pour appuyer les 52 élus et renforcer la technicité de l’institution. Une innovation nécessaire pour la démocratie gabonaise sur laquelle JessyeElla Ekogha est revenue lors de sa conférence de presse, le lundi 25 janvier.
Rompre avec la 4e législature et l’ancienneté
À la suite de l’adoption, en fin décembre 2020 de la modification de la Constitution dont certaines nouvelles dispositions portaient sur l’élection des sénateurs (article 52), le Conseil des ministres a adopté le 22 janvier dernier un projet d’ordonnance portant Loi organique sur le Sénat. Lesdispositions dudit projet d’ordonnance fixent le nombre de sénateurs élus à 52 et celui des sénateurs nommés à 15.
Conformément à ce texte, le nombre total de sénateurs rééligibles et reconductibles passera donc à 67. Compte tenu de la clôture de la 4e mandature, ces sénateurs bénéficient désormais d’un mandat d’une durée de six ans, a rappelé le Conseil des ministres.
Répondant aux contre-vérités véhiculées par certains sur les réseaux sociaux et dans le souci de rendre plus accessible au plus grand nombre le bienfondé de l’initiative voulue par le président de la République, Jessye Ella Ekogha a expliqué lundi qu’il s’agissait de rompre avec l’Ancien Monde.
Pour le Conseiller spécial et Porte-parole de la présidence de la République, « il s’agit d’une avancée démocratique. D’une part, cette disposition est déjà présente dans certaines des plus grandes démocraties dans le monde. D’autre part, elle permet de renforcer le niveau de compétence du Parlement, ce qui est nécessaire compte tenu de la technicité de plus en plus élevée des dossiers. Ici aussi, en tant que citoyen, on ne peut que s’en réjouir ».
Qui sera nommé ?
Ainsi, à la suite des élections sénatoriales des 30 janvier et 6 février prochains, la Chambre haute du Parlement gabonais comptera plus de sénateurs que les années précédentes. Mais si une quinzaine d’entre eux n’auront pas bénéficié du choix direct de leurs pairs conseillers départementaux, les autorités assurent néanmoins que seuls les méritants bénéficieront de la confiance du chef de l’État pour intégrer l’institution.
Aussi, le texte prévoit-il que « les Sénateurs nommés sont désignés par décret du Président de la République parmi les personnalités ayant honoré le service de l’État, âgées de 40 ans révolus, jouissant de leurs droits civils et politiques et n’étant frappés d’aucun cas d’incapacité par la loi ».