Toujours aussi incisif et percutant, Michel-Philippe Nze n’est pas allé de main morte à l’égard de Gérard Ella Nguema qui dans une récente sortie, n’a pas manqué de briller par l’absurde comme à son habitude. En effet, le président du front patriotique gabonais s’est permis d’adresser un communiqué à l’Ambassadeur de France au Gabon, dans lequel il demande à ce dernier la permission d’organiser une marche de protestation contre la présence militaire française au Gabon. Une démarche totalement surréaliste et saugrenue qui a fait réagir Michel-Philippe Nze. Nous vous livrons ci-dessous, les propos de Michel-Philippe Nze.
《 CHOSES ENTENDUES ET VUES.
Depuis quelques semaines ont fleuri ça et là à travers une certaine presse dite « indépendante », des déclarations pour le moins inattendues et parfois incongrues venant de partis politiques et de politiciens de la place.
La dernière en date est celle du président du Front Patriotique Gabonais Gérard ELLA NGUEMA qui s’est fendu d’un communiqué adressé à l’ambassadeur de France au Gabon dans lequel il demande à ce dernier la « permission » d’organiser une marche de protestation contre la présence militaire française au Gabon. Au-delà du caractère saugrenue de la démarche, on se demande légitimement si le but de cette pantalonnade n’est-il pas tout simplement de faire parler de lui? Le bonhomme nous a tellement habitué à des coups de com, des sorties alambiquées sans autre objet que de faire parler de lui.
Il en a été ainsi lorsqu’il appela à une non-candidature du Chef de l’État aux prochaines présidentielles de 2023. Ou lorsqu’il avait demandé à tous les porteurs du patronyme BONGO ONDIMBA de se retirer de la vie politique nationale.
Comme on le voit, le sérieux et le souci de l’intelligibilité de ses expressions publiques semblent ne pas préoccuper ce cher Gérard ELLA NGUEMA. Seul lui importe l’exposition médiatique éphémère que ses déclarations lui permettent d’avoir épisodiquement.
A croire qu’il ne bénéficie pas d’une équipe politique autour de lui pouvant lui dire que la politique ne se limite pas aux coups médiatiques, les fameux « buzz » qui ne sont pas le meilleur moyen d’acquérir le statut et l’envergure d’un homme politique de premier ordre. Parce qu’au mieux, il fait de l’activisme politicien. Au pire, il devrait être logé dans la catégorie d’amuseur public au même titre que les comiques et humoristes qui essaiment sur les réseaux sociaux.
S’agissant de la lettre qu’il vient d’adresser à l’ambassadeur de France, Gérard ELLA NGUEMA prouve aux yeux des Gabonais qu’il est sous-informé sur l’actualité dans le monde. Sinon, il saurait qu’en ce moment en France, depuis les violences qui ont suivies la réélection d’Emmanuel MACRON, les manifestations sont interdites, précisément à Paris. Alors, pour les autorisations à marcher, au lieu de se tourner vers l’ambassadeur de France, il devrait plutôt s’adresser au ministère de l’Intérieur de son pays ou à la Préfecture de police de Libreville.
Parce que même si hypothétiquement, il obtenait le visa de l’ambassadeur de France, cette autorisation sera nulle et de nul effet devant les dispositions réglementaires en matière de manifestations publiques qui commandent que celles-ci soient soumises à une autorisation préalable des autorités nationales. Pas au bon vouloir d’un ambassadeur étranger fusse-t-il celui de la France.
Mais au fond, le but étant seulement de faire parler de lui, Gérard ELLA NGUEMA peut se réjouir d’avoir atteint son objectif. Drôle de manière de faire de la politique !
L’autre fait de l’actualité qui a plus ou moins attiré l’attention du public ces jours derniers, c’est le congrès du Parti Social-Démocrate dont le principal organisateur qui n’est autre que son président, Pierre-Claver MAGANGA MOUSSAVOU a utilisé comme une caisse de résonnance pour ses récriminations habituelles à l’encontre du pouvoir.
Faut-il voir dans ce comportement pavlovien de l’éphémère Vice-président de la République, l’expression d’une ambition contrariée ou la frustration d’un dépit amoureux entre le pouvoir et lui, tellement il a habitué les Gabonais à n’envisager la politique que sous l’angle de la dénonciation calculée du pouvoir. Tantôt pour s’attirer ses sympathies, tantôt pour faire du chantage. Omar BONGO ONDIMBA en personne ne s’y était pas trompé en le qualifiant « d’extra-terrestre » tellement il était excèdé par les volte-faces et retournements de vestes du bonhomme.
Il reste à espérer que les pauvres compatriotes qu’il a réussi à attirer sous le hangar où se tenait le « congrès » ont eu une meilleure compréhension du projet qu’il compte proposer aux Gabonais en 2023, lequel projet nous l’espérons cette fois, ne se limite pas à la seule « provincialisation » qui lui sert de viatique depuis une vingtaine d’années. Un programme fumeux et passe-partout censé régler tous les problèmes du Gabon. Avis à ceux qui, en cette époque de lumière et de connaissances, voudraient encore accorder du crédit à des politiques expérimentales là où devraient prévaloir aujourd’hui une expérience avérée et un pragmatisme froid.
Toutes choses dont le président du PSD semble totalement dépourvu.
Et puis, il y a cette déclaration reprise en première page du journal la « Cigale Enchantée » du 19 avril dernier, dans laquelle un responsable d’un nouveau parti de l’opposition affirme que lui et ses camarades vont se « réapproprier le Gabon, quelque soit le prix à payer ».
Pour n’importe quel observateur avisé, cette déclaration comporte en creux une menace sourde. Destinée à qui? Sous quelle (s) forme (s)? Nous attendons de les connaître le moment venu.
Toujours est-il que les Gabonais apprécieront et diront s’ils seraient prêts à risquer leur vie pour permettre à un groupe d’individus autoproclamés « propriétaires » du Gabon de parvenir au pouvoir.
Mais que ceux-ci ne se fassent aucune illusion sur la détermination de l’État à protéger la vie des Gabonaises et des Gabonais, à veiller à la préservation de la paix civile et ce, en utilisant toute la puissance de l’État et de la loi.
Le gouvernement ne permettra pas que s’installe la chienlit dans le pays au motif que certains estiment leur heure arrivée et que forts d’alliances conclues avec des gouvernements étrangers, ils se croient en mesure de proférer des menaces contre la stabilité nationale.
Si d’aventure des assurances leur auraient été données par d’éventuels parrains étrangers quant à leur capacité à les tirer du pétrin lorsqu’ils auront provoqué des troubles au Gabon, qu’ils sachent qu’ils seront les premiers à faire les frais du désordre qu’ils auront semé.
Les plans concoctés par eux et leurs commanditaires pour déstabiliser le Gabon et leur permettre une accession au pouvoir par effraction, sont connus des responsables gouvernementaux autorisés.
On attend de voir la suite qu’ils voudront donner à leurs projets pour le Gabon.
Ils doivent savoir que la riposte sera adaptée. 》
Michel-Philippe NZE
Secrétaire Général Adjoint du PDG, chargé de la Communication.