Fidèle à son style et à son franc-parler, Me Jean Paul Moumbembe a reconnu son impuissance face au procureur de la République qui a décidé, mardi 15 septembre, d’ouvrir une instruction contre son client Léandre Nzué placé sous mandat de dépôt et actuellement en détention à la prison centrale de Libreville.
Après deux jours passés en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelée « B2 », et un bref passage à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba (HIAOBO) à la suite de son malaise survenu dans les couloirs du palais de justice lundi 14 septembre, Léandre Nzué est actuellement en détention préventive à la prison centrale de Libreville.
Son audition devant le procureur de la République qui a duré quelques heures mardi 15 septembre a en effet découlé sur l’ouverture d’une instruction à son encontre. Son avocat, Me Jean Paul Moumbembe, a reconnu son impuissance en voyant son client embarquer et se faire conduire à « Sans-Famille ».
« En instruction, on écoute »
Connu pour être l’un des avocats les plus atypiques du pays, ayant par ailleurs été pendant plusieurs années un des avocats d’Omar Bongo Ondimba, Me Jean Paul Moumbembe n’y a rien pu devant André Patrick Roponat. « Je regrette vivement, a réagi le juriste. C’est comme si je n’ai pas fait mon travail. »
Toutefois, l’aveu d’impuissance de l’avocat du maire de Libreville ne vient pas tant du fait qu’il n’est pas parvenu à défendre convenablement son client, mais plutôt qu’il s’est soumis à la procédure. « Les gens doivent comprendre qu’au niveau du juge d’instruction, on écoute, on ne défend pas », a-t-il expliqué.
Son client est poursuivi pour 8 chefs d’accusation, à savoir : association de malfaiteurs ; détournement de deniers publics ; blanchiment de capitaux ; extorsion de fonds ; concussion ; corruption passive ; chantage ; faux, usage de faux et complicité de faux tour à tour.