Moins de deux ans après son élection à la tête du Conseil municipal de Libreville, beaucoup de ses administrés doutent désormais que Léandre Nzué soit véritablement à sa place. Ajoutée aux récentes révélations sur sa gestion des ressources financières de l’Hôtel de ville, la dernière sortie du maire a fini par conforter les doutes des uns et renforcer les convictions des autres sur son incompétence.
S’il avait tenu à démentir ou à expliquer les informations étonnantes révélées ces dernières semaines sur sa gestion pour le moins douteuse des ressources de la Mairie de Libreville, Léandre Nzué aurait mieux fait de se taire. Il n’aurait pas dû convier les médias à un point presse, le 18 juin 2020, au cours duquel il était censé se défendre, ou du moins donner sa version des faits. À l’épreuve des faits, il s’est enfoncé, au point que jusqu’à ses réelles compétences aussi bien qu’en tant que maire de la première commune du Gabon et en tant qu’acteur politique sont désormais mises en doute.
Depuis la sortie de l’édile de Libreville, en effet, beaucoup s’interrogent : «Léandre Nzué serait-il à sa place à la tête du Conseil municipal de Libreville ? N’aurait-il plutôt pas fallu le garder comme simple maire du 2e arrondissement où il a été élu ?» Mais la principale question qui revient sans cesse depuis sa sortie de jeudi est de savoir si ce maire rend-il vraiment service à Ali Bongo Ondimba pour qui il dit œuvrer ? Au vu du style et de la qualité de la prestation de l’élu municipal devant la presse, il y a franchement des raisons d’en douter.
Pourtant, Léandre Nzué l’assure : il est à la Mairie pour «sécuriser les votes d’Ali Bongo Ondimba en 2023». S’il y a déjà lieu de douter que pareille mission lui ait été confiée par le chef de l’État dont la rigueur est bien connue, ses chances de remplir cette mission sont minces, voire inexistantes. D’autant que l’homme n’est pas un modèle de bonne gestion et d’orthodoxie. En témoignent les informations révélées depuis quelques jours sur son utilisation des ressources financières de l’Hôtel de ville : effectifs pléthoriques des agents, masse salariale dispendieuse, notes de frais aussi douteuses qu’exorbitantes, etc.
Il est désormais clair : ajoutée aux différentes suspicions sur la qualité de sa gestion qui mérite un audit en profondeur, dont l’intéressé ne veut d’ailleurs en entendre parler, la récente sortie de Léandre Nzué a fini de convaincre de ce qu’il est loin d’être la personne de la situation à la Mairie de Libreville. Ali Bongo Ondimba mérite mieux.