L’édile de Libreville qui fait actuellement l’objet d’une enquête initiée par la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM) est soupçonné de divers faits tournant principalement autour de sa gestion de l’argent public et de son utilisation pour le moins ostentatoire.
Pris d’un malaise dans l’après-midi du lundi 14 septembre au palais de justice de Libreville, Léandre Nzué n’a pas été entendu par le procureur de la République. L’édile de la capitale qui avait été interpelé et placé en garde à vue trois jours plus tôt dans les services de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelée « B2 », est actuellement pris en charge à l’Hôpital militaire de Libreville.
Il n’empêche, le premier magistrat de la commune de Libreville n’a pas échappé à la justice pour autant, prévient un magistrat. En effet, Léandre Nzué dont les récents propos empreints de clientélisme, voire de démagogie n’avaient pas manqué de choquer l’opinion rendra bel et bien compte de sa gestion des deniers publics, puisque c’est de ça qu’il s’agit.
Porté à la tête du Conseil municipal de la principale ville du Gabon à l’issue des élections de 2018, Léandre Nzué est en effet soupçonné de s’être rempli les poches avec l’argent provenant d’arrangements présumés avec certaines entreprises ayant acquis des marchés publics dans la capitale. C’est, en tout cas, ce que croit savoir La lettre du continent qui révèle que les militaires s’intéressent particulièrement aux « conditions de passation de certains marchés de gré à gré, ainsi que la perception des recettes municipales ».
Au B2, le maire de Libreville aurait également été interrogé sur ses « dépenses excessives, notamment son parc automobile qui compte plus de dix voitures, ainsi que ses bateaux de plaisance ».
Mieux, « en 2019, rappellent nos confrères, Léandre Nzué avait choqué le tout-Libreville en faisant venir au Gabon le représentant du couturier sénégalais installé à Paris, Pape Ibrahima Ndiaye, pour une séance d’essayage de costume ».Ces différentes dépenses ont-elles été faites grâce à l’argent public ? La justice entend bien mener l’enquête jusqu’à son terme, quitte à attendre que l’édile se rétablisse.