Alors qu’ils avaient décidé de mettre fin au confinement, y compris partiel, de nombreux pays à travers le monde ont vu le taux de nouvelles contaminations à la Covid-19 repartir à la hausse et certains se reconfinent. Une situation qui conforte la décision des autorités gabonaises de conserver jusqu’à lors les mesures de restriction contre la pandémie.
Six mois après la découverte du tout premier cas de Covid-19 dans le pays, et alors que la tendance baissière des nouvelles contaminations tend à se consolider depuis le mois de juillet, les autorités gabonaises ont décidé de maintenir la plupart des restrictions visant à freiner la propagation de l’épidémie sur le territoire national. Une décision ne fait pas l’unanimité, comme cela est perceptible sur les réseaux sociaux et même sur le terrain politique, mais que la majorité des Gabonais parvient à comprendre au regard du rebond observé dans d’autres pays ces dernières semaines.
Ayant décidé en effet de lever les mesures les plus contraignantes, dont le confinement partiel, plusieurs pays parmi lesquels la France, l’Espagne, l’Inde et même la Corée du Sud, considérés comme les meilleurs élèves en termes de gestion de la pandémie, voient leurs taux de contaminations bondir de nouveau. En Asie, en Europe et dans les Amériques, la pandémie de Covid-19 a provoqué depuis le 15 juillet une vague de reconfinements, et de nouvelles mesures comme le port obligatoire du masque dans les lieux publics sont à nouveau préconisées. Conséquence : une nouvelle menace pèse sur leurs économies, alors que certains commençaient à sortir de la tourmente.
Le Gabon évite de rechuter
Six mois après le début de la crise sanitaire, au Gabon, les autorités semblent avoir parfaitement anticipé les risques d’un trop rapide allègement des mesures de restriction. Si la stratégie nationale de riposte et de lutte contre la Covid-19 avait été suspendue comme ailleurs, y compris dans la sous-région de l’Afrique centrale, nul doute que le pays connaîtrait en ce moment sa 2e vague d’épidémie, avec une explosion du nombre de nouveaux cas actifs.
Or, grâce à la fermeté du gouvernement qui a décidé de maintenir le cap de la riposte, l’enregistrement des cas actifs au virus n’avait pas été aussi faible dans le pays. De l’autre côté, ce sont les chiffres liés aux dépistages et aux guérisons qui explosent. Preuve que les décisions des autorités quant à la gestion de cette pandémie continuent d’être les plus efficaces.
La rentrée scolaire 2020/2021 : un risque
L’une des raisons pour lesquelles le maintien du confinement partiel est une obligation assumée par le gouvernement est la crainte des spécialistes de la santé qui préconisent d’attendre avant de déconfiner totalement pays. Prévue pour novembre prochain, la réouverture des salles de classe, donc le retour des vacanciers, est une étape cruciale.
«Tout le monde s’attend à ce qu’on déconfine totalement, au regard de la courbe descendante en matière de nouvelles contaminations. Mais nous avons encore besoin de savoir ce que ça va devenir avec le retour de tous ces voyageurs partis pour l’intérieur du pays, d’autant plus qu’ils n’y resteront pas. Or, ils y sont allés en masse, avec l’éventualité de contracter le virus. Il est donc important de savoir ce qu’il en sera lorsqu’ils seront de retour à Libreville», a expliqué récemment le Pr Romain Tchoua, coordonnateur technique du Copil, sur Gabon 24.
Comme quoi, mieux vaut pécher par prudence que par précipitation. Et aujourd’hui encore, le Gabon fait office d’exemple sur le continent en termes de gestion de la pandémie de Covid-19.