Trainé en justice par Pierre-Claver Maganga Moussavou, l’ancien vice-président de la République qu’il avait traité de « chef de gang » dans l’affaire liée à la disparition mystérieuse de plusieurs conteneurs de Kevazingo, le journaliste Stive Makanga tente désormais de faire porter ses déboires sur la présidence de la République qui pourrait bien porter plainte à son tour.
Du « kongossa » au lieu de l’information
« Le Cabinet de la vice-présidence à la rescousse du soldat Pierre-Claver Maganga Moussavou » et « MagangaMoussavou, chef de gang », tels sont les titres des articles à charge produits par Stive Roméo Makanga, en 2019, dans son journal en ligne Kongossanews. Depuis la publication de ceux-ci, celui qui se présente comme un journaliste est aux prises avec l’ancien vice-président de la République. S’étant senti insulté, diffamé et ayant perdu son poste à la suite ces brulots, le président du Parti social-démocrate (PSD) avait déposé plainte auprès du tribunal de première instance de Libreville.
Or, il s’est avéré, depuis le début de cette histoire, que l’accusé n’a bénéficié du soutien que d’une poignée de journalistes gabonais, dont la visibilité des médias reste à acquérir. Comme pour reconnaître le manque de professionnalisme dont a fait preuve le patron de Kogossanews, donc de convenir de la culpabilité de leur confrère.
D’autant que, se sentant acculé, l’intéressé a prétendu lors d’une récente sortie que les « informations » lui ayant servi pour la rédaction de ses articles à charge provenaient de la Présidence de la République. Un grossier mensonge que le Porte-parole a démenti à la faveur de la conférence de presse du lundi 25 janvier.
La Présidence pourrait porter plainte
À la suite des allégations de Stive Roméo Makanga visant de hauts cadres de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha a informé que la Haute autorité de la communication (HAC) a déjà été saisie par rapport aux affirmations dujournaliste. « On est en train d’étudier toutes les autres pistes par rapport à ces accusations mensongères », a déclaré le Conseiller spécial du chef de l’État.
« On l’avait dit dans un communiqué, il y a quelques mois. Pour ce type d’agissements, la présidence de la République aura une fermeté exemplaire. On ne laissera pas passer ce type d’agissements. Il y aura à chaque fois une réponse adaptée, forte, en lien direct avec les textes en vigueur dans notre pays », a prévenu le porte-parole de la Présidence.
Pour Jessye Ella Ekogha, en effet, « la liberté d’expression ou la liberté de la presse n’est pas une liberté de diffamer ». « Vous ne pouvez pas vous permettre de dire tout et n’importe quoi sur la simple base du fait que vous êtes journaliste ou sur la simple base que vous détenez un site d’information. […] Qu’il y ait des investigations, c’est une chose. Mais avant d’émettre des affirmations gratuites, il faut pouvoir les prouver. Il faut avoir des éléments concrets. Sinon cela devient l’anarchie. Tout le monde se réveille un matin et crée un site d’informations et commence à diffamer tout le monde en disant : « excusez-moi, je suis journaliste » », s’est-il offusqué.