À la suite du décès de deux compatriotes ayant subi de fortes brûlures sur le corps en raison de l’explosion de leur bombonne de gaz butane à leur domicile, les internautes gabonais ont vite fait d’accuser soit le distributeur Pétro Gabon, soit la SGEPP et même le gouvernement. Seulement, des sources au ministère du Pétrole, du Gaz et des Minesainsi qu’à la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP) évoquent plutôt des négligences et des défaillances d’autres produits en dehors de la bouteille de gaz.
Nouvelle psychose
Comme il fallait s’y attendre, les réseaux sociaux sont à l’origine de la nouvelle psychose vécue par les Gabonais depuis quelques jours. En cause : l’explosion d’au moins trois bombonnes de gaz butane. Celles-ci, commercialisées par la société Pétro Gabon sur toute l’étendue du territoire national, auraient explosé à Libreville et ses environs. Résultats : officiellement deux personnes, des compatriotes, auraient succombé des suites de leurs blessures. L’un des deux, Léon Brice Ovono Ndoutoume, était un ancien journaliste et ancien député de l’Okano (Mitzic).
Depuis, sur les réseaux sociaux chacun croit connaître le fin mot de l’histoire, certains assurant détenir la « vraie » version des faits. Et celle-ci est quasiment la même : la SGEPP, Pétro Gabon et le gouvernement sont responsables. Ces internautes évoquent en effet des défaillances supposées aussi bien pour le remplissage des bouteilles que pour leur transport. Ni l’une ni l’autre de ces accusations ne tient, selon les experts de la SGEPP qui ont récemment lancé une enquête pour y voir clair.
La négligence et la qualité des produits
De ce qu’il apparaît dans les premiers résultats de l’enquête diligentée par la SGEPP, la principale raison qui pourrait expliquer ces explosions est à chercher du côté des ménages. En effet, les usagers eux-mêmes pourraient à l’origine de ces explosions, du fait de la mauvaise manipulation et du matériel défectueux acheté dans les grandes surfaces.
« Une bouteille de gaz ne peut exploser dans n’importe quelle condition. Quel que soit l’endroit, elle ne peut exploser que si elle est exposée aux flammes, quand la température atteint 600 degrés et que la pression à l’intérieur de la bouteille atteint au moins 50 bars », assure un technicien supérieur du Centre emplisseur et de réépreuve de la SGEPP.
Pour les experts en incendie, le détendeur et d’autres outils utilisés pour le raccordement de la bouteille de gaz sont également à inspecter chez les opérateurs qui les proposent à la vente. Rappelons par ailleurs qu’un détendeur a une durée de vie de 3 mois maximum. Or, celui-ci est rarement changé dans la plupart des ménages.
Pour preuve, selon des témoins, l’explosion du 10 avril dernier à Dikongo, quartier de Mouila, dans la province de la Ngounié, a été causée par une fuite au niveau du détendeur, précisément sur le tuyau.
S’agissant du décès de notre ancien confrère à Libreville, le site Gabonactu croit également savoir que « le journaliste se trouvait dans la cuisine où une marmite était au feu. Le feu s’est déclaré. Le journaliste aurait probablement tenté de manipuler le four. Des puissantes flammes envahissent la cuisine et le journaliste est transformé en brasier ». Voilà qui pourrait permettre de faire tomber la psychose qui s’est emparée des populations ces derniers jours.