À propos de la prise en compte réelle des forêts comme celle du Gabon dans la lutte contre les changements climatiques, dans un article publié ce jeudi 27 mai 2021 sur le site de Jeune Afrique, le ministre gabonais en charge de l’Environnement, Pr Lee White, estime que « Nous allons dans la bonne direction, mais trop lentement ».
À six mois de la tenue de la Cop 26 à Glasgow, en Écosse, le Pr Lee White ne cache pas sa crainte face aux changements climatiques dont les conséquences se font de plus en plus ressentir ces dernières années. Or, dans 30 ans environ, le ministre gabonais en charge de l’Environnement, qui a participé à la série d’articles sur le capital naturel à paraître dès le 3 juin prochain sur le site internet de forestLAB, prédit que les conséquences de ces phénomènes seront davantage visibles. Aussi, dans son article publié ce jeudi, s’interroge sur l’importance réelle accordée aux forêts comme celle du Gabon et du Costa Rica dans la lutte contre ces changements climatiques.
« Combien de temps le Gabon, le Costa Rica et d’autres pays similaires devront-ils faire cavalier seul et trouver leurs propres modèles pour attribuer une valeur à la nature ? Quand le monde va-t-il enfin prendre conscience des avantages des solutions fondées sur la nature pour atténuer les changements climatiques et de la valeur intrinsèque et économique des forêts tropicales pour l’économie mondiale ? Quand va-t-il intégrer le capital naturel dans les stratégies financières mondiales ? » s’interroge-t-il.
Si certains pays ont compris l’importance des forêts tropicales et si les pays les plus développés donc les plus pollueurs se sont engagés lors des précédents rendez-vous internationaux sur le climat, Pr Lee White estime que beaucoup reste à faire. « Mon impression est que nous allons dans la bonne direction, mais trop lentement pour que je ne m’inquiète pas terriblement du monde que je vais laisser à mes enfants », dit-il.
Vite de l’argent pour le Gabon !
« Aujourd’hui, grâce à une bonne gestion de l’environnement, nos forêts absorbent près de 100 millions de tonnes de CO2 par an, en plus de nos émissions totales. Le Gabon ne vise pas le zéro net en 2050 ou 2060 – nous essayons de maintenir et d’augmenter nos absorptions nettes. La tragédie, c’est qu’une tonne de dioxyde de carbone « sale » capturé par un industriel dans une centrale au charbon en Pologne vaut environ 60 euros, alors qu’une tonne pure de CO2 de la forêt tropicale gabonaise, bénéfique aussi pour le climat et la biodiversité, n’a aucune valeur aux yeux de la communauté internationale », regrette Pr Lee White, qui estime que le Gabon et les pays qui œuvrent efficacement à la lutte contre les changements climatiques doivent tirer un profit financier.
En plus de l’article du membre du gouvernement gabonais, d’autres textes du même genre sont à paraître dès le 3 juin 2021 sur le site internet de forestLAB. Il s’agit d’une nouvelle collaboration scientifique entre le Grantham Research Institute on Climate Change de la London School of Economics, l’université de Stirling et African Conservation DevelopmentGroup.