Intervenant récemment sur l’émission »24H Pujadas » de la chaîne d’actualité française LCI, Abnousse Shalmani a dit comprendre l’une des motivations des autorités gabonaises qui ont officiellement annoncé en mai dernier la candidature du Gabon à l’adhésion au Commonwealth. Pour l’éditorialiste, cette décision serait justifiée par une lassitude vis-à-vis de la France jugée colonialiste.
L’émission »24H Pujadas » du mardi 1er juin 2021 était axée sur deux sujets : « Macron veut le maillot jaune, « Touchez au grisbi ! » » et « la France sort du jeu en Afrique ». Comme habituellement dans ce programme diffusé en quotidienne sur la chaîne 100% infos LCI du Groupe TF1, les éditorialistes invités ont la possibilité d’intervenir sur une question précise et d’exprimer un « parti pris ». C’est cas du Gabon qui a particulièrement intéressé Abnousse Shalmani.
L’éditorialiste a en effet choisi d’évoquer la question de la candidature du Gabon en vue de l’adhésion au Commonwealth. Et si les autorités gabonaises ont assuré ces dernières semaines que cette candidature était justifiée par de nombreux avantages économiques (matérialisation du PAT), commerciaux (plus de 2 milliards de consommateurs potentiels des produits gabonais), diplomatiques (nouveaux partenaires internationaux) et socioculturels (brassage culturel), Abnousse Shalmani pense pour sa part que l’initiative du Gabon, comme d’autres pays avant lui (le Mozambique et le Rwanda), se justifie par lassitude créée par l’attitude de la France.
« Le Gabon est lassé. Lassé de l’attitude moralisatrice de la France qui se pose en disant ‘ça c’est bien, ça c’est mal’ », a-t-elle déclaré. Pour l’éditorialiste, l’absence de la France aux côtés du Gabon, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, pourrait également justifier cette initiative. « Surtout, prenez l’exemple du vaccin contre le Covid, la France n’a pas envoyé une dose. Ce sont les Chinois qui ont envoyé les doses. La France moralisatrice est incapable d’envoyer des vaccins. »
« Pire, le Gabon ambitionne de faire du tourisme de conférence et de sport. Pour ça, il a besoin d’hôtels et d’infrastructures. Il a fait appel à la France aux alentours 2010, 2012, mais la France regardait ailleurs. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? La Chine est en train de construire ces infrastructures : des centres de conférences, des hôtels, des stades… et la France est à côté », a-t-elle poursuivi, estimant que « la France est restée engluée dans le passé colonial », au point qu’elle ne se préoccupe plus du développement de ce pays.