Regroupant 54 pays qui totalisent une population de 2,4 milliards de personnes, le Commonwealth auquel le Gabon et d’autres États francophones africains souhaitent adhérer dans les tout prochains mois garantirait, selon plusieurs analystes, de nombreux avantages à ces États, en commençant par une plus grande autonomie et un développement plus rapide.
La question de la volonté d’adhésion de certains pays comme le Gabon, le Cameroun et le Togo au Commonwealth a récemment interpelé la Rédaction de BBC qui a fait intervenir des analystes politiques africains. L’objectif : « mieux comprendre ce que ces deux institutions (la Francophonie et le Commonwealth)apportent aux pays africains. Mais aussi pour comparer leur style et leur rapport à leurs États membres ».
Les analystes Sylvain Nguessan (Côte d’Ivoire) et BacaryDomingo Mané (Sénégal) sont d’accord sur de nombreux points.
Question « développement »
Sur le point relatif au développement des États membres du Commonwealth, les deux analystes politiques assurent que ceux-ci ont une longueur d’avance sur les francophones. Quand bien même, le Commonwealth lui aussi est composé à la fois des économies avancées et des pays en voie de développement.
Seulement, selon Sylvain Nguessan, il y a « un mythe dans les pays francophones qui dit qu’il faut être un pays anglo-saxon pour pouvoir se développer ». « Aucune colonie francophone n’a pu se développer jusqu’à présent contrairement aux pays anglo-saxons qui ont pu un tant soit peu prendre leur envol. LeRwanda, après son basculement dans le Commonwealth, a pu susciter un certain mode de vie qui est envié un peu partout en Afrique », souligne-t-il.
Question « autonomie »
Sur la question en rapport avec l’autonomie et l’indépendance des pays francophones, les analystes s’accordent sur le fait que la France est « trop contraignante ». « Le Royaume-Uni laisserait plus de liberté aux dirigeants anglophones, contrairement à Élysée ou au Quai d’Orsay qui chercherait à tout contrôler. Certains pays se disent que s’ils basculaient dans le Commonwealth, ils pourraient jouir d’un minimum d’autonomie », affirme Sylvain Nguessan.
L’analyste sénégalais Bacary Domingo Mané développe le même argumentaire. Pour ce professeur de Communication politique, plus d’autonomie permettrait de « motiver les pays à s’émanciper, à aller chercher d’autres types de partenariats ».« On ne peut pas simplement se limiter à l’aspect culturel, parce que certainement les gens dans les pays qui sont dans le Commonwealth ont beaucoup plus d’opportunités que ceux qui sont dans la Francophonie », regrette-t-il.