Conduite par l’amiral Gabriel Odjoua, l’équipe d’enquêteurs chargée de faire la lumière sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels sur de jeunes filles supposément perpétrés par des membres du contingent gabonais de la Minusca est déjà sur place en Centrafrique, envoyée par le ministère de la Défense nationale.
Conformément à l’exigence de l’ONU, le Gabon dispose de moins de 90 jours pour faire la lumière sur l’affaire ayantconduit au retrait pour le moins précipité de son contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). Aussi, les autorités n’ont-elles pas souhaité perdre de temps, estimant que les accusations sont assez graves pour que celles-ci soient rapidement infirmées ou confirmées.
Rappelons en effet que des soldats gabonais en mission de maintien de la paix en RCA sont accusés depuis le début du mois de septembre 2021 d’exploitation et d’abus sexuels sur cinq jeunes filles dans ce pays. Les Nations unies ont exigé une enquête de la partie gabonaise avant la leur.
Ainsi, le 19 septembre, le ministère de la Défense nationale a annoncé la mise en place d’une Commission d’enquête nationaleplacée sous la conduite de son secrétaire général adjoint l’amiral Gabriel Mali Odjoua. Cette commission devra « enquêter sur les sites précédemment sous responsabilité du contingent gabonais».
« Le gouvernement de la République gabonaise à travers le ministère de la Défense nationale désigne le général d’armée aérienne Jean Félix Akaga, Contrôleur général des Forces de défense et ancien commandant de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac) en RCA, enquêteur national, pour mener les investigations nécessaires conjointement avec le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations unies », a également annoncé le colonel Félicien Koyi, SGA 2 dudit ministère.
Le gouvernement gabonais a enfin informé que, « pour tous les écarts de conduite et tous les manquements à la discipline militaire, les sanctions sont en cours, à titre conservatoire, à l’encontre de certains responsables ».
La délégation des enquêteurs gabonais s’est rendue depuis le 19 septembre en RCA, notamment à Bangui.