Conformément à l’annonce faite mardi d’ouvrir dès ce mercredi 1er juillet les frontières aériennes, l’État gabonais précise par ailleurs que son espace ne sera accessible que pour les pays qui permettent l’accès de leur territoire aux ressortissants gabonais. Après l’exclusion par l’Union européenne de 50 pays africains, le ministre des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, expérimente donc le principe de réciprocité, courant en diplomatie.
Après trois mois de fermeture, les frontières aériennes du Gabon vont rouvrir à compter de ce 1er juillet 2020. L’annonce a été faite mardi à l’occasion de la présentation par le gouvernement des mesures d’allègement liées à la riposte contre la Covid-19. Si l’information a réjoui plus d’un, précisant les modalités de cette réouverture, le ministre d’État aux Affaires étrangères n’a pas moins précisé que l’accès à l’espace aérien gabonais, comme pour d’autres pays à l’instar de la France et les pays de l’Union européenne, est soumis à des conditions.
«La réciprocité sera appliquée pour ce qui est de l’accès ou non des Gabonais dans certains pays», a indiqué Alain-Claude Bilie-By-Nze. «Il s’agit d’un usage diplomatique et non d’un conflit avec d’autres pays», confie un collaborateur du ministre d’État qui ne nie pas que cette réciprocité est une réponse des autorités gabonaises à l’exclusion par l’Union européenne de 50 pays africains de son espace aérien.
«Pour ce qui est des pays de l’Union européenne, les mesures restrictives édictées ne concernent pas les résidents gabonais, pas plus que les résidents européens au Gabon», rappelle le ministère des Affaires étrangères, qui ajoute par ailleurs que «les étudiants sont autorisés à accéder au territoire français sous condition de disposer d’une inscription et de remplir les critères exigés par les autorités françaises».
Or, selon l’ambassadeur de France au Gabon, Philippe Autié, les ressortissants non-européens et non-résidents peuvent embarquer sur des vols atterrissant en France seulement s’ils y ont une correspondance immédiate hors de l’espace européen.
Pour l’heure, les compagnies aériennes desservant le Gabon ne sont autorisées, chacune, qu’à deux vols par semaine.